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Publié par Saoudi Abdelaziz

Le message d'El-Hassan à Ignatius, trois jours avant sa mort
 
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David Ignatius, un des éditorialistes du Washington Post, livre dans un récent article un éclairage particulièrement intéressant de l’assassinat de Wissam el-Hassan, le chef du service de renseignement de la composante sunnite libanaise, qui était proche des Etats-Unis et de la France.

Le 16 octobre, trois jours avant sa mort dans l’explosion d’une voiture piégée à Beyrouth, El-Hassan a appelé Ignatius, depuis la France où il séjournait, pour lui dire que ses contacts avec l’opposition syrienne le plaçait « sous la lumière intense du Hezbollah » (ses rivaux chiites libanais, ndlr), ce qui compliquait ses déplacements, et faisait de lui une cible potentielle.

L’ancien chef de la sécurité de Rafic Hariri appelait surtout les Etats-Unis à ne pas rester « dans une zone grise » en Syrie. « C’est une vraie guerre, insistait el-Hassan auprès d’Ignatius.Vous devez la faire 24 heures sur 24 ». Et dans cette perspective, « les Américains doivent être à la frontière (de la Syrie, ndlr), travaillant avec l’Arabie saoudite, la Jordanie et la Turquie pour entraîner les rebelles, les aider à commander (leurs bataillons, ndlr) et contrôler » la situation, rapporte l’éditorialiste du Washington Post et fin connaisseur du Moyen-Orient. Bref, Wissam el-Hassan appelait ses amis de la CIA à davantage s'impliquer en Syrie.

En fait, comme le souligne un membre des services de renseignements français qui connaissait bien Wissam el-Hassan, celui-ci a été tué « parce qu’il avait franchi la ligne rouge », en facilitant l’acheminement des armes aux rebelles syriens. Ce que lui-même disait à demi-mots à David Ignatius, trois jours avant sa mort.

Plus qu’une volonté de déstabiliser profondément le Liban, comme on le dit très souvent, les commanditaires de l’assassinat d’el-Hassan –la Syrie avec ou sans un appui libanais – ont voulu adresser un message fort sur les dangers que « la vraie guerre » impliquait pour tous ceux qui la mènent sur le terrain ou dans les coulisses…

Nul doute que l’avertissement aura été déchiffré à Doha, Ryiadh, Amman et Paris. Ce qui peut expliquer pourquoi ni le camp sunnite libanais, ni leurs sponsors internationaux, n’ont « sur réagi » à cet assassinat, préférant au contraire appeler au maintien du Premier ministre libanais Najib Mikati à la tête d’un gouvernement pourtant fortement contesté par la rue sunnite.

(Crédit photo: AFP)

Un commentaire

 

Je dois manquer de vision stratégique; mais en tant que français, et ignorant à peu près tout de l'angle sous lequel mon gouvernement aborde la gestion du "grand jeux" dans ce conflit, je persiste à me demander ce qu'il y a à gagner à entrer dans des coalitions plus ou moins hétéroclites où nos "allié" sont largement aussi antipathiques et potentiellement dangereux que nos "ennemmis"...!

 

 

 

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