« Wall Street profite des guerres lancées par l'Otan »
Manifestation à Chicago avant le sommet de l'Otan
Quelque 2.500 personnes ont manifesté haut et fort mais sans heurts vendredi sur une place du centre de Chicago à l'approche du sommet de l'Otan, dimanche et
lundi, dans la plus grande ville de l'Etat de l'Illinois.
Les manifestants, parmi lesquels se trouvaient des centaines d'infirmières, ont scandé des slogans portant essentiellement sur les questions économiques, sans
grand rapport avec les sujets de défense inscrits à l'ordre du jour du sommet.
Habillées en rouge, dansant et chantant, les infirmières ont appelé à la création d'une taxe "Robin des Bois" sur les transactions des institutions
financières. Cette taxe vise à compenser les coupes dans les financements publics qui ont affecté les secteurs de la santé, de l'éducation et des services sociaux.
Le seul incident fut une échauffourée entre la police et des manifestants qui s'est produite lorsqu'un homme a escaladé un poteau pour déchirer une bannière
annonçant le sommet de l'Otan.
"Réveillez-vous! Réveillez-vous! Nous voulons la liberté, liberté! Dites à ces sales banquiers qu'on n'a pas besoin d'eux, besoin d'eux!",
ont scandé les manifestants, mettant l'accent sur leur opposition aux grandes banques, thème de prédilection du mouvement Occupy Wall Street.
"Nous sommes ici parce que nous sommes excédés par la manière dont Wall Street profite des guerres lancées par l'Otan",
a déclaré Damien, un manifestant qui arborait un masque de squelette et une capuche noire. "Nous n'essayons pas de provoquer la police. Nous ne voulons pas
de problèmes. Mais s'ils nous poussent, nous sommes prêts à répondre."
Sautant par-dessus une barricade qui entourait une grande sculpture métallique de Pablo Picasso, avec le mot "tuer" gribouillé sur une joue et le mot "flics" sur l'autre joue, un homme a
pris à partie la police, qui n'a pas réagi.
Il s'agissait du plus important rassemblement depuis le début d'une semaine de manifestations quotidiennes, avant l'arrivée de représentants de 60 pays qui
discuteront notamment de la guerre en Afghanistan tout au long du week-end.
Des milliers de membres des forces de l'ordre ont été déployés dans Chicago en vue du sommet. Environ 150 policiers étaient présents sur la place où se déroulait la dernière
manifestation.
La police a annoncé qu'une dizaine de personnes avaient été interpellées depuis le début des rassemblements liés au sommet, la plupart pour avoir pénétré dans
des zones interdites.
Selon une association d'avocats, la police a également effectué une descente en début de semaine dans un appartement de Chicago où elle a arrêté neuf manifestants, dont cinq étaient
toujours détenus vendredi.
Des avions de l'armée ont par ailleurs mené des exercices vendredi en préparation du sommet, au cas où des avions devraient être interceptés à l'intérieur
d'une "zone d'exclusion aérienne", a déclaré un porte-parole du Commandement de la défense aérienne nord-américain.
Le FBI a déclaré jeudi qu'il n'y avait aucun signe de menace de terrorisme au cours du sommet bien que les "Feds" aient été placés à un niveau d'alerte élevé.
Une plus grande manifestation est attendue pour dimanche.
Reuters, 19 mai ,2012