Victimes « collatérales » en Méditerranée
Occupée à bombarder les villes libyennes, dans le cadre de la « mission humanitaire » de l’Otan, l’armée française laissaient mourir, tout près d’elle, 63 être humains dont 23 femmes et 3 enfants.
Plainte contre l’armée française pour non assistance à personne en danger
Plusieurs associations de défense des droits de l’Homme ont annoncé, mercredi 11 avril, avoir saisi le procureur de la République de Paris d’une plainte contre X, après la mort en Méditerranée de 63 migrants d’origine sub-saharienne, qui avaient tenté de fuir les combats de Libye pendant l’opération militaire de l’Otan, en mars 2011.
Le 27 mars 2011, quelques jours après le début de l’intervention militaire en Libye, 72 migrants d’origine africaine étaient montés à bord d’une fragile embarcation dans l’espoir de rallier les côtes italiennes. La situation s’était rapidement dégradée à bord du Zodiac, mais, malgré la diffusion d’appels de détresse par des gardes-côte italiens, aucun navire civil ou militaire ne s’était dérouté et l’embarcation avait dérivé plusieurs jours avant d’être finalement rejetée sur les côtes libyennes le 10 avril. Au total, 63 personnes sont mortes, dont 20 femmes et 3 enfants, dans une zone largement surveillée et patrouillée par les membres de l’Otan participant à l’opération en Libye.
La plainte, déposée au nom de quatre survivants, vise l’armée française qui, selon les associations, "ne pouvait ignorer le péril pesant sur cette embarcation". Un rapport parlementaire d’enquête du Conseil de l’Europe a récemment dénoncé une défaillance de différentes autorités nationales ainsi que de l’OTAN.
14 avril 2012. Publié dans LDH-Toulon