Vent nouveau sur le port de Boudis
La chronique du Condjador (54)
Jijel, 17 juin 2012
Une réunion générale a était organisé aujourd’hui au port de Boudis. Une initiative de Kamel Chami, le nouveau président de la chambre de la pêche de jijel. C’est une première. Ceux qui l’ont précédé ne faisaient jamais participer les marins pécheurs à leurs actions. Les membres des anciens bureaux se réunissaient à huis clos entre armateurs.
Les points essentiels posés au cours de la réunion d’aujourd’hui : l’horaire de travail inadapté de la station d’essence privé installée dans le port ; les sanitaires fermés ; l’absence d’éclairage des quais d’accostage. Les marins dénoncent l’insécurité nocturne et exigent le départ sans condition du chef de la sécurité du port. Absent tout le temps, ce dernier est un ancien militaire et les marins se plaignaient déjà de son comportement, du temps de l’ancien port de pêche.
Si la direction ne prend pas en considération les revendications, les armateurs menacent d’aller à la désobéissance civile, c'est-à-dire le non paiement de toutes les charges exigées par la direction, puisque celle-ci ne fait rien en contrepartie. Les armateurs estiment qu’ils n’ont pas à payer des prestations fantômes.
Ils dévoilent aussi le mensonge de l’administration qui explique, par écrit, que la cale sèche a été clôturée pour une meilleure organisation. Dans la chronique n° 14, du 21 août 2011, j’avais déjà soulevé ce sujet : « Depuis deux ans, la cale sèche est entre les mains d’une personne qui prétend que la direction du port lui a attribué sa gestion. Ce gérant a barricadé la cale sèche en deux endroits. Il faut lui payer un péage. Il faut passer par cet homme, la plupart du temps absent, le chercher ou l’attendre et payer de 500 à 1000 dinars pour qu’il ouvre les cadenas fermant l’accès au quai de réparation, et la même somme pour faire entrer ensuite sa barque dans le plan d’eau. Il faut en plus lui débourser 200 dinars par cinq minutes pour utiliser une prise de courant ».
Deux des membres du bureau de la chambre de pêche étaient absents à la réunion d’hier. Ils sont connus ici pour leur suivisme à l’égard de la direction, comme me l’explique un raïs : « Ils ne veulent pas résister à la direction de la pêche et à la direction du port de Boudis. Kamel Chami, élu malgré beaucoup de manipulations, est respecté pour sa droiture ».
Un vent nouveau souffle sur le port de Boudis. Espérons que les marins vont s’y mettre. Depuis que la chambre de la pêche représente les marins-pêcheurs de Jijel, leurs représentants ne se sont intéressés qu’à leurs profits personnels, disant toujours oui-oui à la direction de la pêche. Ils n’étaient aux yeux des marins, que des décors qu’ont montre à l’occasion des visites des ministres.
Le Condjador. Jijel-Village Moussa, le 17 juin 2012