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Publié par Saoudi Abdelaziz

 

 

Par Saoudi Abdelaziz

 

De nombreux problèmes semblent venus à maturité. La rentrée du mois de septembre est donc forcément placée sous le signe de la gravité, car il faudra, pour les uns et les autres, prendre des décisions difficiles. Quelques réflexions.

 

Derrière les analyses et les projets, souvent passionnées et en apparence inconciliables, des dénominateurs communs patriotiques semblent se dessiner. Un reflexe de survie nationale nourri par le patrimoine patriotique commun, est à l’œuvre et pourrait s’aiguiser dans un contexte international où la crise du capitalisme, entrée dans une phase cruciale depuis 20O7, entraîne le durcissement des politiques impériales de contrôle sur les nations et sur leurs ressources.

 

Les centres de protection du système capitaliste mondial, n’hésitent pas à exploiter sans vergogne les contradictions secondaires parmi les peuples, notamment par le biais des médias subordonnés et des services secrets. Cette stratégie audacieuse et risquée vise à donner à ces contradictions secondaires un caractère antagonique et violent. On pourrait alors installer, sur les décombres de la guerre civile, de nouveaux Etats vidés de toute ambition souveraine...

 

Il faudra sans doute pour éviter ce piège que les Algériens fassent de nouveaux pas dans la reconnaissance des différences, au sein d’une nation instruite par plus d’un siècle de resistance à la domination coloniale et  par 50 ans d’histoire autonome. Il faut, notamment, que soient reconnus et acceptés les désaccords de classe qui opposent les Algériens, cristallisés depuis l’indépendance. Ces désaccords, qui concernent les aspects essentiels de la répartition du revenu national, se jouent dans les entreprises, dans le choix des politiques publiques du logement, de la santé, du système scolaire, des infrastructures sociales etc.

 

Ces intérêts contradictoires nourrissent des luttes inévitables, dont la reconnaissance du caractère normal est une des clefs de l’apaisement civique de la société algérienne. C’est la condition du fonctionnement démocratique de la société et des compromis sociaux qui en découlent. Cela n’est possible que si sont isolées les forces de la prédation directe, principales bénéficiaires du maintien du statuquo, et opposée à toute régulation de la vie politique.

 

La refondation républicaine n’est possible que si les forces politiques opposées excluent le tout ou rien et soient capables de définir des objectifs intermédiaires pour faire avancer leurs stratégies contradictoires. Cette exigence de lignes politique divulguées et ouvertement assumées est la clef de toute vie politique rejetant le coup de force et le système de la ruse, c'est-à-dire une vie politique avec le peuple comme acteur et recours principal.

 

Au cours de ces dix huit derniers mois, le peuple algérien a invariablement refusé les options de rupture et semble décidé à s’en tenir à cette ligne de conduite. Dans le même temps, divers indices laissent à penser que les ainés jugent que l’heure est venue de prendre le relai de la jeunesse impatiente pour lui éviter les tentations dangereuses. Il faut, en effet, trouver tous ensemble les moyens de peser plus efficacement sur le rapport de forces pour imposer l’intérêt général.

 

Saoudi Abdelaziz, 26 août 2012

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O
Cher Camarade, j'adhère largement au contenu de votre article qui m'a amené à me demander combien est nécessaire de revenir sur un thème hégélien chère à Antonio Gramsci qu'est celui de la praxis,<br /> l'hégémonie culturelle monolithique qui cristallise la société algérienne est ce par quoi se maintient toujours un joug impérialiste que 50 ans d'indépendance peinent à dépasser, contribuant par là<br /> à régénérer des conditions sociales, politiques et culturelles similaires à celles ayant prévalus avant le déclenchement de la lutte de libération nationale, une lutte qui a été hélas mastiquée par<br /> un embrigadement culturel violent et sournois, d'où le lot de contradictions et d'entassements problématiques qui bloquent l'émancipation de notre société condamnée à vadrouiller sur les sentiers<br /> de l'incertitude.<br /> Bien à vous<br /> OUBAYA Samir
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