Stress au travail : les Français au bord de l'épuisement ?
L’Homme fatigué par József Somogyi, Hongrie
Les vacances tombent à pic ! Selon une étude réalisée par Consumer Analysis pour le compte du cabinet CareerBuilder, leader mondial en solutions de gestion du capital humain, plus de neuf salariés sur dix (92 %) déclarent souffrir d’épuisement professionnel dans leur emploi actuel, alors que 19 % d’entre eux disent être en état d’épuisement permanent.
« Alors que les personnes en recherche d’emploi sont confrontées à un marché du travail hautement concurrentiel, les normes du monde du travail après la
récession ont changé avec des effectifs réduits, des horaires plus longs et une charge de travail accrue, ce qui pèse sur les personnes ayant actuellement un travail
», explique le cabinet de conseil.
Une augmentation récente de la charge de travail
Plus de la moitié (52 %) déclarent que leur niveau de stress a augmenté au cours des six derniers mois. Ils sont 56% à constater un accroissement de leur
charge de travail depuis le début de l’année, 14 % d’entre eux déclarant qu’elle a beaucoup augmenté.
« Les difficultés économiques en France et en Europe ont forcé les entreprises à essayer de maintenir les niveaux de productivité d’avant la récession avec des effectifs réduits. La pression
pour faire plus avec moins de ressources a eu un impact sur le moral sur le lieu de travail. Les entreprises risquent d’avoir à subir une rotation importante des travailleurs et de perdre leurs
employés les plus performants lorsque l’économie se redressera », explique Frédéric Woldanski, le directeur général de CareerBuilder France.
Plus d’un salarié sur trois prêts à changer d’employeur
Autre enseignement de cette étude, 67 % des travailleurs français se déclarent loyaux envers leur employeur actuel, 30 % se sentent surqualifiés pour leur
poste actuel et 35 % se disent prêts à changer de travail au cours des douze prochains mois.
Sur ces trois points, les comparaisons avec le Royaume-Uni et l’Allemagne sont instructives. « Lorsqu’on observe les trois principaux marchés d’Europe, on constate que les travailleurs
britanniques sont les plus nombreux à se déclarer surqualifiés pour leur emploi actuel et sont les plus enclins à changer de travail au cours des douze mois à venir. Les travailleurs français
sont les plus susceptibles de se déclarer en état d’épuisement permanent et d’avoir vu leur charge de travail augmenter au cours des six derniers mois », constate l’étude. Enfin, si les
travailleurs allemands sont les plus enclins à signaler des niveaux de stress accrus, ils sont également les plus loyaux envers leur employeur actuel.
Fabien Piliu, 25 juillet 2012. La Tribune.fr