SONDAGE. « Femmes actives : difficultés et aspirations »
DR-La femme algérienne peine à conquérir ses pleins droits et à accéder aux postes de responsabilité dans le monde du travail. C’est ce qui ressort d’un sondage d’opinion intitulé “Les femmes actives : difficultés et aspirations” et réalisé par emploitic.com, leader du recrutement sur Internet en Algérie.
A la question relative à la discrimination dans l’entreprise, “33% disent ne pas avoir vécu de discrimination. En
revanche, 24% parlent de discrimination dans l’attribution de responsabilités malgré les compétences, 23% disent avoir vécu des discriminations pour des questions d’apparence physique, d’âge ou
de statut marital, 9% évoquent des différences de salaires entre homme et femme et 7% abordent le harcèlement”.
Concernant l’accès à l’emploi, 68% des femmes considèrent “plus difficile pour une femme de trouver un emploi que pour un homme, alors que 15% soulignent que c’est plutôt un
avantage”.
En ce sens, le sondage fait ressortir qu’en termes d’évolution de carrière, “le principal frein mis en avant par la majorité des sondées (32%) a trait au manque d’expérience pour le poste
convoité, ce qui est le cas pour la majorité des demandeurs d’emploi, hommes et femmes, 22% abordent les horaires de travail, la vie de famille et la maternité, 11% estiment qu’il est difficile
d’évoluer dans les secteurs à prédominance masculine. Seulement 9% des femmes sondées considèrent que les préjugés de la société sont un frein”.
46% des femmes interrogées ne sont pas satisfaites des conditions de travail dans lesquelles elles évoluent. Plus de 20% d’entre elles veulent plus de flexibilité par rapport aux horaires et
congés et elles sont 20% à plébisciter le télétravail et le travail à mi-temps. “Ceci pourrait peut-être s’expliquer par les difficultés que rencontrent les femmes à concilier vie de famille
et vie professionnelle. Elles ont été 15% à souhaiter que des services d’aide aux employés (comme les crèches d’entreprise) soient mis en place. 6% veulent avoir une aide au domicile”,
poursuit encore le sondage.
Quant à l’évolution de leur carrière dans le futur, elles sont 39% des sondées à vouloir changer de poste ou d’entreprise, 24% aspirent à une expérience à l’étranger et 24% souhaitent créer leur
entreprise. “Ce qui concorde avec les chiffres annoncés par l’Ansej où les femmes s’intéressent de plus en plus à l’entreprenariat”, explique-t-on. Dans son rapport, emploitic.com indique
que le nombre de femmes actives a triplé au cours des 20 dernières années. Cette évolution peut s’expliquer par divers acteurs dont le principal est la généralisation de l’enseignement
obligatoire qui a permis l’accès à l’éducation à un plus grand nombre de filles, mais aussi pour des considérations strictement économiques et un besoin d’épanouissement personnel et d’autonomie
financière.
“Aujourd’hui, les femmes représentent près de 60% des nouveaux diplômés de l’université algérienne, elles sont largement majoritaires dans l’enseignement, la santé ou au sein de la corporation
des journalistes, avec des taux dépassant 60%, et dans le secteur de la justice, elles représentent près de 40% des magistrats, selon les chiffres officiels.”
(…)
Source : Liberté.com, 10 mars 2013.