Sans l’Etoile Nord-africaine, l’Algérie aurait pu être gouvernée par un Emir.
DR-Militants de l’Etoile nord-africaine dans les années 30
Par saoudi Abdelaziz
Les derniers survivants ne sont pas toujours raisonnables, lorsqu’ils sont sollicités par les médias. Pour vendre de la copie, ou pour faire parler des sites, leur propos incohérents sont portés sur la voie publique. On connait la dernière sortie du pauvre Ahmed Mahsas. Le centre cultuel algérien de Paris, dirigé par un romancier, nous propose des divagations d'un niveau plus relevé, en présence d'un éditeur suisse.
Mohamed Mechati, qui fut membre du « groupe des 22 », livre une réévaluation historique audacieuse. Reprenant ce qu’il dit dans un livre édité en Suisse, il affirme que l’apport de l’Etoile nord-africaine (ENA) a été "négatif pour le mouvement national", selon la dépêche de l’APS qui rend compte de l’événement. "C’était une déviation même, dans la mesure où cette structure était une création du pouvoir colonial, par l’entremise du Parti communiste français, pour saborder l’action de l’émir Khaled qui le dérangeait foncièrement ».
On comprend le propos. Le fantasme est aujourd'hui très partagé dans les nouvelles élites algériennes civilisées par la mondialisation. L'ancienne puissance coloniale, par la voix de ses élites actuelles, aussi mondialisées, serait même prète à reconnaître avoir "raté l'occasion"! Si la France l’avait voulu, l’hégémonie plébéienne, celle des couches moyennes et ouvrières de l’Algérie coloniale, et jusqu’à celle des «gardiens de chèvres » aurait pu être évitée au profit de catégories sociales issues des classes nobles et civilisées. De l’apport historique de l’Etoile nord africaine, Mohamed Mechali ne retient que « zaïmisme, populisme et activisme irréfléchi", ajoutant que les Algériens "ont perdu beaucoup de temps avec l’ENA qui était, au final, une tromperie et un frein".
Ah, si l’Emir Khaled avait été écouté par le pouvoir colonial (qui a préféré suivre le parti communiste!), le premier chef de l’Etat algérien aurait été un émir ! "S’il n’y avait pas eu l’ENA, le mouvement de l’émir Khaled aurait continué à évoluer pour aller à l’indépendance du pays » affirme l’invité de Yasmina Khadra.
Saoudi Abdelaziz, 21 février 2013