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Publié par Saoudi Abdelaziz

La Wilaya d’Alger a donc décidé de détruire la forêt du Bois des Pins à Hydra en vue de construire un parking. «Y a-t-il quelqu’un qui convoite le site pour ses besoins ?» s’interroge aujourd’hui l’éditorialiste d’El Watan. En effet, cette opération ne vise pas les quartiers huppés d’Hydra. Est visé un quartier de salariés et de cadres.

 

Les Dernières nouvelles d’Algérie (DNA) publie aujourd’hui un reportage où un habitant du Bois des Cars affirme : « Je vais vous dire moi ce qu’il en est : ils ne feront pas de parking. Tout ce qu’ils veulent c’est récupérer l’assiette de l’immeuble, le détruire et nous reloger ailleurs. Nous ne sommes pas des voisins désirables pour ces gens-là. Comment expliquez-vous qu’ils aient fermé l’école primaire en face de chez nous. Depuis trois mois, nos enfants étaient dispatchés dans d’autres écoles plus loin. Parfois jusqu’à Bir-Mourad-Raïs. Il existe bien d’autres écoles primaires à côté mais allez inscrire vos enfants là-bas ! Impossible, cette école ne nous est pas destinée. Elle leur est réservée à eux». Le Temps d’Algérie suggère de son côté que cette affaire met en jeu de gros intérêts en rapportant des propos qu’aurait tenu le maire local : « cela me dépasse ». Un membre du conseil des sages du quartier expliquait la situation dans Liberté d’hier : « Tous cela pour un projet de parking qui ne profite qu’aux gros bonnets de Sidi-Yahia qui ont l’intention de construire un centre commercial sur un terrain Habous du côté du cimetière. »

 

L’opposition désarçonnée ?

 

Sur cette affaire qui remue les Algérois, c’est le silence radio des politiques, que n’explique pas la main mise de l’Etat sur les médias publics. L’une des caractéristiques de la classe politique algérienne, c’est l’étrange indifférence à l’égard des luttes concrètes des salariés, des demandeurs de logements, des manifestants pour d’eau, le gaz, l’électricité, les infrastructures collectives. Mouvements dont l’ampleur crève les yeux. L’opposition semble aussi désarçonnée que le pouvoir face à cette nouvelle situation. Ce sont pourtant ces mouvements qui dévoilent les forces qui font main basse sur l’Algérie. Le FFS, par exemple, qui s’affirme pourtant extérieur au système, reste polarisé sur la critique incantatoire, presque théorique, de ce système, sans prendre en compte l’urgence à faire jonction, en le soutenant activement, avec le mouvement populaire, tel qu’il s’exprime aujourd’hui contre ce système .

C’est à travers ce mouvement, venu d’en bas, que s’affirmera concrètement l’exigence du changement. Le FFS reste silencieux, même si son conseil national a manifesté, dans sa réunion du début juillet, un soutien platonique au «mouvement social».

L’absence sur le terrain des démocrates progressistes est aujourd’hui incompréhensible. La crainte de jouer le jeu des manipulateurs est légitime. Mais cet excès de prudence, à l’égard de la levée de masse qui se fait jour, favorise aujourd’hui les manipulations du système qui travaillent à dévoyer –notamment en suscitant de faux radicaux- le mouvement populaire, même si ces manipulations politico-policières ont perdu de leur efficacité face à une population qui a appris à mieux connaître les ficelles des stratèges de la tension.

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