Raffinerie de Skikda : grève des travailleurs indiens
Par A. Boudrouma
Ils étaient plus de cinq cents travailleurs expatriés, originaires d'Inde et travaillant comme sous-traitants de la firme sud-coréenne «Samsung», chargée du projet de réhabilitation et
d'extension des capacités de production de la raffinerie de Skikda, à observer un débrayage surprise, perturbant ainsi l'activité des chantiers.
Cette grève a été déclenchée par les travailleurs indiens en signe de protestation, à la suite de l'arrestation de leurs collègues par les éléments de la PAF, à l'aéroport d'Alger, au moment où
ils s'apprêtaient à quitter le territoire national, au motif de permis de séjour périmé. Joint par téléphone, un responsable de Sonatrach a tenu à préciser « les travailleurs indiens voulaient
rentrer de leur propre chef, sans attendre la régularisation de leur situation car leur contrat de travail n'avait pas encore expiré et la demande de prolongation de séjour, du ressort de leur
employeur, a certes été déposée aux services de l'immigration mais compte-tenu des lourdeurs administratives caractérisant la procédure de délivrance des prolongations de délais de séjour, cela a
abouti à mettre en situation de dépassement de délais de nombreux travailleurs. » Au sujet de la grève, la même source a indiqué « bien que l'arrêt de travail soit illégal, nous avons évité le
recours à la justice pour ne pas amplifier le problème qui devrait connaître un règlement rapide, à partir du moment où les autorités ont réagi et en intervenant pour résoudre les blocages qui
retardent l'actualisation et l'établissement des permis de séjour. Il a été décidé de faciliter dorénavant les procédures par l'ouverture d'un bureau spécial, relevant des services de
l'immigration, à la zone industrielle pour traiter plus facilement les dossiers des expatriés autorisés par le ministère de l'Emploi, dans le cadre du renforcement en main-d'œuvre spécialisée des
sous-traitants de «Samsung». « En tous cas, saisie par ses concitoyens l'ambassade d'Inde en Algérie devrait dépêcher un émissaire à la raffinerie de Skikda pour s'enquérir du problème posé par
les grévistes.
A noter que les dossiers de demandes de prolongation de permis de séjour concernent également des travailleurs d'autres nationalités, travaillant tous, dans le cadre du projet
Samsung qui se retrouvent de leur côté aussi
malgré eux, en position d'illégalité sur le territoire national, ce qui les expose comme leurs collègues à d'éventuelles interpellations et poursuites judiciaires. Un autre contretemps qui vient
se greffer aux autres aléas qui ont perturbé l'avancement des travaux de la raffinerie qui connaissent déjà un sérieux retard.
Le Quotidien d’Oran, 26 juillet 2012