"On distribue de la pitance à des bouches qui n'arrêtent pas de demander du travail"
Dans le fond
Par El-Guellil
Arrêtons, barakette, c'est quoi ces annonces, cette publicité et ce tapage autour des gouffas de ramadhan pour aider les démunis ? Allez ça suffit ! C'est quoi
ces couffins de la honte dans un pays où les coups sont durs ? Quel sens donner à ces commissions qui se réunissent pour organiser toutes ces mascarades afin d'étaler au grand jour la misère ?
Messieurs, vous qui pensez à la veille de chaque mois de jeûne à ces familles démunies, c'est vous qui les avez faites. C'est vous qui êtes à l'origine de la misère. C'est trop simple de dire,
«ils ne veulent pas travailler». Où est le travail que vous proposez ? Messieurs, faites une enquête sérieuse sur toutes les formules que vous avez initiées au profit des jeunes. Vous saurez
effectivement quelles tranches de la population en ont profité. Ceux qui en avaient vraiment besoin se sont vus marginalisés.
«L'Etat est de bonne foi, diriez-vous, c'est l'exécution qui a brouillé les cartes». L'exécution, c'est vous qui l'avez nommée pour vous servir. Messieurs.
C'est
comme au temps de la médecine gratuite qui n'a bénéficié qu'à flène et flène. Ces prises en charge à l'étranger qui étaient offertes comme des cures à des gens
dans le besoin... de changer d'air. Le povrico, lui, se voyait confronté à la pénurie de fil de suture et autres produits détournés.
On distribue de la pitance à des bouches qui n'arrêtent pas de demander du travail, et on envisage la construction d'une mosquée qui accueillera cent mille prieurs. On veut le plus haut minaret quand on manque d'hôpitaux ou tard; c'est aberrant, on le répète. C'est aberrant d'entendre ça quand l'appareil économique est en panne, quand la relance n'est qu'importation de produits de bouffe, produits pour garnir le couffin du ramadhan qui, bientôt, nous sera offert à tous. Non, ce n'est pas un discours misérabiliste, ni socialiste, ni communiste, ni anticapitaliste. C'est un cri de cœur de ce guellil qui n'a pas la double nationalité. Qui n'a pas de passeport. Mais qui connaît son pays à fond.
El Guellil, 17 juin 2012. Le Quotidien d’Oran