MOUSSA KACEM : “L’autorisation de l’exploitation du gaz de schiste obéit à un agenda extérieur”
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DR-Moussa Kacem
Par Samir Leslous, à Tizi-Ouzou
C’est un état des lieux à donner des sueurs froides qu’a dressé le chercheur universitaire Moussa Kacem au sujet de l’exploitation du gaz de schiste dont la
loi qui l’autorise vient d’être adaptée comme une lettre à la poste par le Parlement algérien.
Tout en énumérant les conséquences néfastes que peut engendrer l’exploitation du gaz de schiste, Moussa Kacem, qui est également membre du collectif
euromaghrébin contre l’exploitation de ce gaz non conventionnel, a affirmé que “l’Algérie n’est guère en crise de gaz pour recourir à l’exploitation du gaz de schiste. Même dans le cas où le
gaz conventionnel viendrait à manquer, notre pays dispose d’autres atouts énergétiques à exploiter tels que le solaire, l’éolien et l’offshore dans l’espace maritime, qui ne sont pas aussi
dangereux ou plus coûteux que le gaz non conventionnel”, a expliqué le conférencier au cours d’une conférence organisée, hier au campus Tamda de l’université de Tizi Ouzou, par l’association
scientifique Étoile polaire, avec comme thème : “Le gaz de schiste et le défi énergétique en Algérie”.
Pour le Dr Moussa Kacem, qui déplore l’absence de débat sur l’autorisation du gaz de schiste, il est clair que “l’autorisation de son exploitation en
Algérie obéit à un agenda extérieur”.
Intervenant dans le même sens, l’ex-député Ali Haroun, qui a révélé que “des essais sur l’exploitation du gaz de schiste ont été effectués en Algérie avant
même de déposer le projet de loi l’autorisant sur la table du Parlement”, a estimé que “c’est criminel que d’adopter la loi autorisant l’exploitation du gaz non conventionnel sans aucun
débat sur ses conséquences qui risquent de poser un problème de sécurité nationale”. “L’Algérie est-elle condamnée à rester éternellement un pays fournisseur
d’énergie ?
Est-elle obligée pour satisfaire d’autres pays alors qu’elle peut réussir son autosuffisance avec l’agriculture et le tourisme et en s’épargnant le désastre qui la guette
?”s’est-il
interrogé.
Au sujet des conséquences de l’exploitation de ce gaz justement, le Dr Kacem a cité, entre autres, les risques de contamination des nappes phréatiques à
travers la fracturation hydraulique, ce qui engendre donc inévitablement le déplacement de population et une menace sur la santé, les risques de remontée de la radioactivité et des bactéries
enfouies depuis des centaines de millions d’années et qui sont immortelles et dangereuses.
Il cite également les séismes récurrents que provoque la fracturation hydraulique et qui induit l’instabilité permanente du sous-sol saharien. À cela s’ajoutent aussi la défiguration de vastes
espaces et l’atteinte aux écosystèmes sahariens, et ce, vu les techniques de son exploitation.
12 mars 2013. Liberté.com