Le peuple algérien parlera en 2012
Les Impressions du jeudi
par Saoudi Abdelaziz
C’était hier devant les parlementaires français.
« Notre ministre Affaires Etrangères a indiqué que ce processus de réformes sera «consolidé dès le second semestre 2012 par la révision de la Constitution» dont les dispositions nouvelles et les amendements permettront, a-t-il soutenu, de situer «au plus haut niveau de la hiérarchie des textes», les options annoncées par le chef de l'Etat en avril dernier. » (El Watan, 8/12).
Selon ce timing présenté par le ministre, le pouvoir ne veut pas que les prochaines élections législatives soit l’occasion de mettre à plat le fonctionnement des institutions et des pouvoirs, d’instaurer et de garantir de nouveaux équilibres institutionnels.
Les électeurs algériens, contrairement aux Tunisiens, ne doivent pas discuter de ce qu’il faut changer dans les règles du jeu qui pourrissent la vie dans le pays. Ces règles situées « au plus haut niveau de la hiérarchie des textes », ce n’est pas aux représentants du peuple de les discuter. Les Algériens seront sans doute appelés le moment venu, "au deuxième semeste" à glisser un petit bulletin dans l’urne du plébiscite.
Pas d’assemblée constituante ! dit clairement M. Medelci.
Ce que les stratèges des reformes n’envisagent peut-être pas, dans leur dédain souverain à l’égard des administrés, c’est qu’en ces temps nouveaux où le suffrage universel semble devenir une arme populaire de destruction massive, l’urne fatale peut être aussi utilisée, en fonction des circonstances qui leur sont imposées, par ceux qui veulent que ça change.
Au train où vont les choses, l’abstention pourrait être très parlante en 2012.
Saoudi Abdelaziz, 8 décembre 2011