« Le libre échange » ultralibéral bloque l’économie algérienne
Entre 2005 et 2011, les pays membres de l’UE ont exporté vers l’Algérie pour près de 100 milliards de dollars de biens et services alors que les exportations algériennes hors hydrocarbures vers le marché européen n’ont pas totalisé 5 milliards de dollars durant la même période, a déclaré le 25 avril dernier le ministre algérien de l’industrie
Au final, le démantèlement tarifaire avec l’UE a eu pour conséquence une perte de recettes pour le Trésor de 3 milliards de dollars.
Toujours d’après le ministre, ce démantèlement tarifaire, qui a atteint près de 80%, «suscite déjà de graves préoccupations sur le devenir de l’économie algérienne». «De nombreuses entreprises n’arrivent pas à soutenir la concurrence sur le marché local avec les produits européens importés sans taxes et sont menacées de disparition. Pour leur part, les investisseurs étrangers hors Union européenne sont découragés car, en dépit des avantages en matière de production (notamment le coût de la main-d’œuvre et de l’énergie), la compétition leur serait difficile face à des produits fabriqués par des entreprises européennes de haute performance et dans un environnement parfaitement adapté», a déploré le ministre.
Dans ce cas, l’avenir demeure sombre. «Devant cette situation, le gouvernement est de plus en plus interpellé par les opérateurs économiques quant à leur survie. Il voit enfin surgir des risques sérieux sur la viabilité de ses efforts de modernisation de l’économie nationale avec, de surcroît, les perspectives d’épuisement de la rente des hydrocarbures dans quelques décennies seulement».
Source : Aps, 26 avril 2012