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Publié par Saoudi Abdelaziz

 

Le discours de Saïd Sadi s’efforce d’intégrer dans la ligne politique de son parti la montée de l’islamisme parlementaire dans le Maghreb et les inflexions considérables de la politique de son mentor Barak Obama, à l’égard des islamistes au Maghreb. Saïd Sadi a donc précisé l’aggiornamento amorcé l’hiver dernier, lorsqu’il avait déclaré que l’islamisme politique n’était pas un danger principal.

 

M. Sadi affirme aujourd’hui : « Mieux vaut affronter le parti islamiste En-nahdha qu’une formation hermaphrodite qui déstructure et enfonce dans les archaïsmes les plus nauséabonds la société ».

 

Saïd Sadi affirme même que cette acceptation de l’islamisme politique comme partenaire et adversaire politiques est chez lui très ancienne. Il affirme avoir retrouvé la trace d’une déclaration « faite sur les ondes de la radio chaîne 3 le soir de la proclamation des résultats des législatives de 1991 ». « Je disais en substance que si ces résultats étaient conformes au choix du peuple algérien, il fallait les accepter. Etant entendu que ceux qui accèdent au pouvoir par les urnes doivent respecter les règles de base de la démocratie qui sont intangibles, le droit des minorités, le principe de l‘alternance dans le cadre de l’Etat de droit… ».

 

Pour expliquer le boycott des élections législatives prochaines, M. Sadi n’invoque que l’absence de garanties : « Il n’y aura pas de surveillance électorale qualifiée car sans assainissement du fichier électoral il est impossible d’empêcher la fraude ».

 

Saïd Sadi est sûr de son bilan en tant que dirigeant du RCD. Ce qui a été fait est « un bel investissement ». En vrac : « Une réhabilitation de l’histoire fondatrice de notre nation » ;  « le seul projet politique qui a identifié, agrégé et structuré les problématiques de votre pays » ; « des structures qui ont résisté à toutes les répressions, les provocations et les censures ».

 

Il affirme : « Nous sommes le parti qui a animé la scène publique dans un environnement gagné par les renoncements et l’opportunisme ». Sans craindre d’oublier d’autres protagonistes, parfois plus engagés, il cite ces contributions menés en solo : « La question de la place de la religion dans la cité, désertée y compris par les élites, n’a été introduite dans le débat national que par l’inlassable travail du RCD » ; « la nécessaire reconnaissance de la langue et de la culture amazigh et l’abrogation du code la famille » ; « notre combat qui a permis aux droits de l’homme de figurer dans les préoccupations des citoyens » ; les tabous de « la compétitivité économique » « le rééchelonnement de la dette furent d’autres tabous que nous avions du briser seuls » ; « la régionalisation » ; « la constitution de la première organisation d’ enfants de chouhada », « l’écriture libre de l’histoire » ; and last but not least « l’intégration nord-africaine, en tant que préalable à la stabilité à l’émancipation et la promotion de notre région ».

 

Le sémillant homme politique, capable, à 66 ans, de bondir prestement sur le toit d’une voiture de police, va-t-il prendre sa retraite ?

 

Il rassure ses fans : « J’estime que l’on n’a pas le droit de revendiquer la liberté et la justice et s’exonérer d’un engagement personnel dans les luttes qui se mènent pour la démocratie ».

 

 M. Sadi nous annonce qu’il est en train d’écrire un livre. Le petit livre d’un futur président de la République, disposant d’un parti en ordre de marche ?

 

Saoudi Abdelaziz, 9 mars 2012

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