Le bilan des privatisations de 2006 est incontournable
L’actualité vint confirmer encore une fois la nécessité de procéder à l’évaluation des résultats des privatisations opérées au milieu des années 2000, lorsque la vague ultralibérale n’avait pas encore subi la mise à l’épreuve de la crise financière internationale amorcée de 2008. Les « repreneurs » ont-ils respecté les engagements qu’ils ont signés ? Ont-ils investi pour l’outil de production ? Ont-ils respectés leurs engagements sociaux ? Les salariés de la laiterie de Draa-Ben-Khedda attendent que la commission d’enquête désignée grâce à leur grève fasse honnêtement son travail.
« Le repreneur privé n’a pas respecté ses engagements »,titre El Watan en rendant compte ce matin des actions engagées par les travailleurs du groupe Kou-GC, né de la privatisation de l’entreprise nationale des corps gras d’Oran, en 2006. Les salariés sont montés à Alger et assiégent la Centrale syndicale UGTA pour obtenir son soutien aux revendications.
Le syndicat d’entreprise fustige la direction du groupe KOU-CG : «Pendant les six années ayant suivi l’opération de
partenariat qui a concerné deux unités de production, la situation n’a cessé d’empirer.»
Les travailleurs accusent leur employeur de «ne pas avoir respecté les clauses de la reprise du groupe après sa cession. La direction du groupe, qui détient 80% du capital, s’est engagée en 2005 à la mise œuvre, dans les trois ans suivant la signature du partenariat, d’un programme d’investissement, au maintien d’effectif et à la mise en place d’un programme de formation. Aucun de ces engagements n’a été honoré. Au contraire, le groupe a abandonné le créneau du raffinage et du conditionnement des huiles, alors qu’il en a le potentiel», peut-on lire dans un communiqué diffusé par les travailleurs protestataires. «C’est une destruction massive du complexe qui était le fleuron de l’industrie agroalimentaire», accusent-ils également.
La plateforme de revendications brandie par les grévistes concerne, en plus du paiement des salaires, «la sauvegarde de
l’outil de production et le redémarrage de l’activité dans un réel partenariat avec un vrai interlocuteur».
Les travailleurs exigent aussi la restitution du fonds des œuvres sociales réquisitionné depuis 2006, selon le même communiqué, et la valorisation des salaires en tenant compte des augmentations décidées lors des deux dernières tripartites. Le syndicat réclame aussi l’application du protocole d’accord de 2007 régissant le départ volontaire. (El Watan.com)
Synthèse blog, 29 février 2012