La sardine à 350 Da le kilo, ce n’est pas un poisson d’avril !
Alors que Sétif justifie bien sa réputation du plus grand « port sec d’Algérie pour la pêche et les produits mareyés » en raison du nombre incalculable de camions cellules frigorifiques qui y affluent de tous les ports, toutes les fins de journées pour reprendre toutes les directions d’Algérie, la sardine qui représentait le mets le plus prisé de l’algérien pauvre et même moyen , leur échappe depuis quelque temps en raison de son prix prohibitif qui ne cesse de caracoler au plus haut.
350 DA le kg ! La sardine ne représente pas ici un poisson d’Avril mais un vrai prix que les pères de familles aux moyens effilochés par d’autres dépenses, n’arrivent plus à assumer.
Le poisson qui nourrit des populations entières dans de nombreux pays dans le monde est rentré depuis bien longtemps chez nous dans la catégorie des produits dits de luxe ou poissons de luxe comme on les qualifie ici, s’agissant de la crevette, du merlan, de la dorade ,du thon rouge, du rouget ou d’autres espèces qu’on ne voit plus qu’à la télé, disponibles à certaines bourses privilégiées où exclusivement dans de grands restaurants gastronomiques de la côte algéroise.
Que dire ? Certaines mauvaises langues soutiennent qu’entre temps, notre poisson se meurt de vieillesse ou s’échange en haute mer avec les patrons de chalutiers espagnols, italiens et même turques (scandale des thoniers qui trainaient dans leurs nasses plus de 400 tonnes de thons vivants vers la Turquie).
Alors pour un poisson d’Avril, aujourd’hui la sardine sera cédée à 35 DA le kg soit 10 fois moins son prix de vente courant.
Ne rêvez plus de notre exquise et délicieuse sardine, qu’on ne trouve nulle part ailleurs que dans un petit nombre de côtes méditerranéennes, elle est en passe de rentrer dans la catégorie du poisson de luxe.
Tout est luxueux. Que reste-t-il à manger, surtout pour les pauvres ? Une botte de foin peut être !
Ce n’est pas l’histoire de la sardine qui a failli boucher le port de Marseille mais c’est bel et bien l’histoire de notre sardine, algérienne, qui ne risque plus de boucher nos estomacs tant il est vrai qu’en dehors de la période de repos biologique et de reproduction, elle fait toujours la belle.
A Nedjar, 1er avril 2012. Sétif-info