"La Marine est trop lente"
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La chronique du Condjador (60)
Naufrage, ce lundi, d’un palangrier de 9 mètres au Grand phare, dans une zone de pêche appelée la Salamandre, après avoir reçu un coup de mer violent par la poupe (l’akatch, à l’arrière du bateau). Le bateau était allé récupérer ses filets. Les trois marins sont sortis sains et sauf, mais le bateau a coulé sur le coup.
Le raïs Abdelkader, qui accepte de manière naturelle le surnom de frérot, a été obligé d’appeler, par mobile, ses amis du port de Boudis. Un sardinier de 9 mètres est allé le secourir mais il est vite retourné, la mer était trop démontée. Un autre chalutier, celui de Boudjnana, Kassimo, a réussi à naviguer et a pu récupérer les trois marins qui avaient réussi à rester groupés dans les vagues, avec leurs filets de sauvetage.
Les Jijéliens se posent une question, car ce n’est pas la première fois que des naufrages ont lieu à Jijel ces dernières années. Nous avons évoqué celui du Riad récemment, dans une chronique. Avant lui, il y eu el Hassen wa el Hocine. La question, c’est : pourquoi les marins n’appellent-ils pas les gardes de côte ?
Les liens qui unissent les rais et les marins étouffent-ils l’idée de demander secours à la Marine nationale ? Est-ce que c’est l’urgence et le stress qui poussent les marins naufragés à plutôt appeler leurs proches ? Y a –t-il eu dans le passé des mauvaises expériences qui explique cette attitude ? La réponse que j’ai eu, c’est que, aussi rapide que soit l’intervention de la Marine, elle est à chaque fois jugé trop lente par les marins.
Boudis, Jijel, 5 août 2012