«La grève coûte que coûte»
« Depuis lundi 11 juillet, nous campons à l’aéroport d’Alger dans des conditions très difficile ! Ils nous ont coupé l’eau, la climatisation…Chaque jour, les pompiers évacuent des collègues qui s’évanouissent à cause de la chaleur du fait de l’arrêt de la climatisation.Tout le monde (personnel naviguant) était au rendez-vous dès le premier jour.
A vrai dire, le mouvement de grève a été déclenché lundi à 4 h du matin. Et depuis, personne ne veut nous écouter.
Au premier jour déjà, la direction a notifié des licenciements pour vingt-trois collègues. Aujourd’hui jeudi 14 juillet, ils sont quarante-six à avoir subi le même sort.
Ils disent qu’ils ne peuvent pas satisfaire nos revendications salariales. Mais que font les responsables d’Air Algérie ? Ils préfèrent affréter des avions avec leurs équipages, qu’ils payent en dollars, au lieu d’écouter leurs employés. Pour affréter des avions étrangers, ils ont de l’argent. Il n’y a aucun problème. Mais pour nous revaloriser nos salaires, ils nous avancent mille et une excuses…
Après huit ans de service, moi et mes collègues du personnel naviguant touchent des salaires qui tournent autour d’une moyenne de 45 000 DA (environ 450 euros). Nous sommes assimilés aux collègues qui travaillent au sol. Mon salaire de base est de 18 000 DA et le net que je perçois est variable suivant le nombre d’heures de vols.
Notre mouvement est légal. Nous avons déposé un préavis de grève le 15 juin et nous leur avons donné un délai de trois semaines pour revoir notre situation. Mais, ils sont autistes. Et continuent à faire la sourde oreille.
Ils ne veulent même pas négocier avec les quatre collègues que nous avons désignés pour nous représenter. C’est vrai que nous sous sommes fédérés autour du syndicat autonome agréé au sein de la compagnie mais, nous sommes plutôt solidaires dans notre action, ceux affiliés à l’UGTA (Union générale des travailleurs algériens, le syndicat officiel, NDLR) comme ceux qui ne sont pas syndiqués du tout.
Nous comprenons la colère des passagers. Nous les côtoyons à longueur d’années et nous comprenons qu’ils veulent renter chez eux, surtout en cette période des vacances. Nous avons des familles nous aussi. Mais je dis que c’est à Air Algérie de les comprendre et nous avec.
Si la direction de la compagnie est venue nous écouter, nous ne serions jamais arrivés à cette situation. Ghir ykaymouna bark (qu’ils nous considèrent, c’est ce que nous demandons)!
Nous ne demandons pas la lune mais, seulement la revalorisation de nos salaires.La grève ? Nous la poursuivrons coûte que coûte »
Propos recueillis par Fodil Smati, 14 juillet 2011. Dernières nouvelles d’Algérie http://www.dna-algerie.com/