La Françafrique, Bolloré et les paysans dépossédés

DR-Vincent
Bolloré et Nicolas Sarkozy, en 2008
On se rappelle que c'est par une croisère sur le yacht de l'homme d'affaires Vincent Bolloré que Sarkozy et ses proches avaient fêté le succès à l'élection présidentielle de 2007.
Vincent Bolloré est l'un des piliers qui assure la pérénité de la Françafrique. Son vaste empire africain englobe la gestion des ports africains, les ressources minières,
l'agroalimentaire... Il est notamment le principal actionnaire de la Société financière des caoutchoucs, Socfin, engagée depuis 2011 dans un bras de fer avec des groupes d'agriculteurs et des
propriétaires terriens de la tribu Malen qu'elle veut déposséder de leurs terres pour réaliser son projet d’un projet de culture d'huile de palme.
Bolloré peut compter
sur les "autorités locales". La police sierra-léonaise a ouvert le feu, le 10 décembre, sur des manifestants protestant contre ce projet.
Sima Mattia, le
chef d'une association de propriétaires affectée par le projet de Socfin a fait état de plusieurs dizaines de blessés. « Ils ont ouvert le feu sur nous juste parce que nous
nous battons pour nos droits ". Les habitants estiment
que les 12,5 dollars par hectare qu'ils ont touché ne sont pas suffisants et déclarent ne pas avoir compris le contrat passé avec Socfin, ou l'avoir signé sous la contrainte. Le directeur de
Socfin, Gerben Haringsma, a déclaré mardi que chaque propriétaire avait été consulté et que sa société avait le soutien total de la communauté.
En juin dernier, douze ONG actives dans le domaine de la lutte contre l’accaparement des terres agricoles dans les pays en
développement avaient accusé Vincent Bolloré et Hubert Fabri de «recourir à l'intimidation pour
museler l’opposition à leurs projets» d’huile de palme en Sierra Leone.