DR
Le chef du consortium Cevital se dépense sans compter en Ethiopie, et plus récemment au Soudan, pour acquérir de vastes surfaces de terre en vue de produire à bon marché et notamment développer
l'exportation de sucre sur le marché européen.
Un important document en Pdf a été publié au début du mois par
Oxfam.org.
Il présente la manière dont la culture du sucre – a impulsé des acquisitions de terres à grande échelle et des conflits fonciers aux dépens des petits producteurs alimentaires et de leurs
familles. Ce document en PDF 2000, ce sont au moins 4 millions d’hectares de terres qui ont été acquis pour produire du sucre dans le cadre de 100 acquisitions de terres à grande échelle – il
convient de noter que, au vu du manque de transparence concernant ces transactions, cette superficie est probablement bien plus importante.
Dans certains cas, ces acquisitions ont été associées à des violations des droits humains, à la perte de moyens de subsistance et de problèmes d’alimentation pour les petits producteurs
alimentaires et leur famille. Il est rare que les grandes entreprises de l’agroalimentaire possèdent elles-mêmes des terres, mais elles dépendent de ces dernières pour les cultures qu’elles
achètent, y compris le sucre. Ces sociétés du secteur alimentaire doivent reconnaître ce problème de toute urgence et prendre des mesures pour veiller à ce que les violations des droits fonciers
et les conflits associés ne fassent pas partie de leurs chaînes d’approvisionnement.
Ce sont les
grandes entreprises de l’agrobusiness
qui sont derrière ces changements de la production mondiale de sucre et qui en empochent les profits. Les principales entreprises sucrières européennes se sont ainsi servies des réformes de l’UE
sur le sucre pour consolider leur mainmise sur la production soumise à quotas en Europe même et pour s’introduire dans la production hors-frontières de l’UE dans des zones bon marché ayant un
accès préférentiel à l’UE. Dans ce cadre, dans les pays du Sud, les grands acteurs de l’industrie sucrière qui s’étaient traditionnellement concentrés sur leur production nationale,
commencent à investir les marchés étrangers.
Cevital prend à cœur ce rôle de relai. Il veut suivre l'exemple de Mitr Phol, la plus grande compagnie sucrière de Thaïlande, qui s’est installée au Laos pour produire et exporter vers l’UE, par
l’intermédiaire d’un partenariat avec Tate & Lyle. De même, la société sucrière colombienne Manuelita opère maintenant au Pérou et au Brésil. Le Soudan et l’Ethiopie sont devenus des
cibles particulièrement recherchées des investisseurs du Sud, avec la bénédiction de leurs gouvernements. Au Soudan où M. Rebrab a des convoitises, le gouvernement annonçait dès le
printemps 2008
le
projet de faire passer la culture de canne à sucre de moins de 200 000 hectares à 1,7 millions d’hectares.
Synthèse
blog,
15 octobre 2013