La démocratie stérile des notables dans le système algérien
Kharroubi Habib analyse ce matin l'annonce d'une "initiative" du Premier ministre pour Ghardaïa s'appuyant sur les "notables" locaux.
Extraits:
"Les pseudo-«notables» que l'on convie à parler au nom de leurs concitoyens tiennent des discours à la carte selon qu'ils s'adressent à ces derniers ou au Premier ministre
et à toute autre autorité de l'Etat. Attisant la contestation et le mécontentement des premiers et mielleusement approbateurs pour les seconds. Ils se prévalent d'une «médiation» qu'ils
abandonnent aussitôt que la situation prend mauvaise tournure.
L'Etat en est réduit à ce genre d'intermédiaires parce qu'il a étouffé toute forme de représentations en lesquelles les populations se reconnaîtraient parce qu'il se sait aussi en rupture de
confiance avec celles-ci du fait d'administrations locales qui par leur façon de gérer les affaires publiques et les comportements à l'égard des citoyens de leurs responsables et agents ont jeté
le discrédit populaire sur lui. Tant qu'il persistera dans cette conception pour ses rapports aux citoyens, l'Etat ne pourra pas anticiper les explosions de colère populaire et encore moins être
à l'écoute réelle des populations. Une initiative pour Ghardaïa engagée en tablant sur cette conception ne fera au mieux qu'apporter un apaisement momentané, sans éteindre les feux qui
continueront à couver pour redémarrer au moindre incident.
Le
Quotidien d'Oran
Dans une note de mars 2013, intitulée SUD- Le pouvoir dit oui aux revendications et ignore ceux à qui les défendent" j'écrivais : "Jusqu’ici, les pouvois publics ont préféré la « concertation » avec les notables-locaux-clients, qui ne représentent que leurs petites côteries. Le gouvernement franchira-t-il le rubicon en rompant avec la politique qui consistait à accepter les revendications, tout en combattant les forces politiques et sociales qui les portent. Ce machiavélisme de courte vue ne fera que creuser encore plus le désert autour des institutions publiques".