L’Industrie du papier étranglée
Le syndicat interpelle les autorités
Le déficit en matière première alourdit la facture de l’importation qui s’élève à 400 millions de dollars chaque année.
Le Syndicat des travailleurs de l’industrie de la transformation du papier et de l’emballage tire la sonnette d’alarme sur le devenir de cette filière en Algérie. Les conclusions d’une étude de
terrain réalisée par ce syndicat affilié au Snapap le poussent à interpeller l’Agence nationale de développement des PME et PMI “pour examiner les contraintes auxquelles font face ces
entreprises de transformation de papier menacées de fermeture et de perte de milliers d’emplois”.
La raison ? Le manque de matière première à travers tout le territoire national qui permet la production de plusieurs produits en papier en remplacement de ceux importés. Le seul producteur de
cette matière première est le complexe Tonic avec une production annuelle de 28 000 tonnes, soit 80 tonnes par jour.
Le communiqué du syndicat révèle que la production de cette unique unité s’est avérée insuffisante et ne pouvait couvrir la forte demande du marché sur la matière première. Ce déficit en matière première a eu pour conséquence l’augmentation des factures d’importation, soit 400 millions de dollars chaque année. “Pour cela, le syndicat demande au ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements de trouver des solutions idoines en vue d’éviter la fermeture de ces usines et la perte de milliers de postes d’emploi”.
Le syndicat propose “la réalisation de deux usines, au minimum, pour la transformation du papier. Ceci encouragerait les jeunes à créer à leur tour des PME et
offrir des postes d’emploi à d’autres personnes, d’autant que l’Algérie s’apprête à développer le secteur touristique qui est consommateur des produits de ces usines”. L’étude de terrain menée
par le syndicat “a démontré aussi qu’à l’avenir le problème du manque de main-d’œuvre qualifiée se posera pour cette filière”.
L’unique institut de formation de TS en cellulose et papier est presque à l’arrêt en raison du manque justement de la demande d’embauche de cette main-d’œuvre.
Le syndicat réclame, enfin, l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des travailleurs de l’unité Mitsou pour les encourager à développer leurs compétences, la création d’un centre de formation de la main-d’œuvre pour mettre à profit la longue expérience de ses travailleurs. “L’État est responsable de la disparition éventuelle de l’industrie du papier en Algérie”, conclut le communiqué du syndicat.
Malika Ben, 18 mars 2012. Liberté.com