L’Argentine, un mauvais sujet du FMI mais qui s’assume
L'Argentine a reproché samedi au Fonds monétaire international d'en faire trop pour l'Europe, et d'avoir été trop indulgent avec des pays européens ne
répondant pas à ses exigences.
L'Argentine, qui refuse les missions annuelles d'évaluation du FMI depuis 2006, a critiqué l'avis du Fonds sur son économie, contenu dans les prévisions
économiques mondiales de l'institution. Le FMI pense que le pays a un problème d'inflation, ce qu'il qualifie de "risque de surchauffe".
"Des pays comme l'Argentine, avec une utilisation de 80% des capacités de production, un chômage de 6,7% et des taux d'investissement élevés, ne devraient pas être considérés comme en surchauffe. On ne peut pas faire freiner les pays qui aident à tirer l'économie mondiale de la récession", a déclaré le ministre argentin des finances Hernan Lorenzino devant les Etats membres du FMI.
"La situation en Europe [...] est véritablement inquiètante"
et "nous comprenons que la priorité immédiate soit de contenir la crise actuelle en Europe", a affirmé le ministre. Selon lui, "jusqu'ici trop
d'efforts et de ressources humaines et financières ont été consacrés à cela, particulièrement dans les régions riches, sur une période trop longue".
Par ailleurs, "durant ce processus, beaucoup de règles du Fonds ont été changées pour permettre le soutien aux pays ayant les plus grands besoins en Europe
d'une façon que l'on n'a pas vue au moment de la crise asiatique en 1997 ou de la crise latino-américaine des années 2000". "Même s'il était
justifié de donner la priorité à l'Europe à ce stade, nous pensons qu'il faudrait donner la priorité la plus élevée à la gouvernance", a-t-il expliqué, dénonçant "le déficit démocratique du
Fonds".
Source AFP, 22 avril 2012