Un pays est-il capable par ses propres moyens de décider de son sort ? Non, semble affirmer Benjamin Stora dans une interview publiée le 30 août dans le quotidien libéral Le
Figaro.
M. Stora
condamne « un
nationalisme exacerbé qui rejète le droit d’ingérence ». Curieuse condamnation du nationalisme pour cet historien qui a fait son fonds de commerce sur la mise en valeur du
nationaliste exarcerbé Messali Hadj.
« L’anti-impérialisme des années 70 » est selon lui
dépassé, car il ne tient pas compte de « la
nouvelle donne politique, qu’il s’agisse de la chute du Mur de Berlin, de la fin de la guerre froide » et, ajoute t-il pour faire bon poids, « de
l’élection d’Obama »
Ces
prises de positions fondamentales sont certes exprimées à l’occasion d’une analyse de « la
myopie du régime algérien », à propos de l’affaire libyenne et de l’intervention de l’Otan, mais on voit bien que M. Stora, qui renie définitivement son propre passé
anti-impérialiste, souhaite qu’elles éclairent dans l’avenir « les
aspirations aux changements de la jeunesse arabe, en particulier de la jeunesse berbère, nombreuse, éduquée et à l'affût des bruits du monde ».
« En particulier de la Jeunesse
berbère » précise donc M. Stora qui, coupant notre pays en
tranches ethnico-géographiques, explique plus loin que l’Algérie est « un espace immense et une population hétérogène qui se compose
de Sahariens, de Mozabites, de Kabyles, d’Algérois, d’Oranais qui ne marchent pas forcément du même pas. »
Mais vous avez oublié la queue du peloton M. Stora: les Jijéliens, (le
Condjador ne va pas être content), les Chaouis, les Annabis, les Constantinois, les Sétifiens, les Blidéens, etc., et, lanterne rouge, Miliana-la-Belle où l'Emir Abdelkader a fondu le métal de
ses armes.
S. A.