L’anniversaire de la création du FFS dans la presse
Difficile de trouver un compte rendu exhaustif des prises de position du secrétaire général du FFS au cours du meeting tenu à Tizi-Ouzou jeudi 29 septembre. Nous avons pensé que le mieux est de publier intégralement quelques articles publiés dans la presse francophone au lendemain de ce meeting.
L’Algérie est le pays "le plus mûr" pour le changement (Tabbou)
APS. Tizi-Ouzou - Le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Karim Tabbou, a affirmé, jeudi à Tizi- Ouzou, que l’Algérie est le pays "le plus mûr" pour le changement, comparativement aux autres pays de la région.
S’exprimant au cours d’un meeting populaire qu’il a animé à la maison de la Culture, dans le cadre de la célébration du 48e anniversaire de la fondation du FFS (29 septembre 1963), Tabbou a expliqué cette "disposition" au changement par les traditions politiques "ancrées dans la société" et, surtout, par son "capital expérience" dans ce domaine.
Néanmoins, en s’adressant notamment aux jeunes qu’il met en garde contre "toutes tentatives de manipulation et d’instrumentalisation des bonnes causes", il a souligné que le changement est "un acte de sensibilisation, de réflexion profonde, de travail pédagogique et d’organisation des forces acquises au changement,qu’il ne faut pas confondre avec la révolte éphémère, la colère et le mécontentement".
Dans ce contexte, il a estimé que les marches initiées au mois de janvier dernier, à travers 38 wilayas, "étaient fausses parce qu’elles ont été commanditées".
Karim Tabbou hier lors de la célébration de la proclamation du FFS
“La révolution ne s’improvise pas…”
Par Samir
Leslous, Liberté
Animant un meeting populaire à
l’occasion de la célébration du 48e anniversaire de la proclamation du FFS, c’est surtout aux possibilités de changement en Algérie dans le sillage des révoltes en cours dans la région que le
premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Karim Tabbou, a consacré le gros de son intervention.
“La politique dans le monde bouge, l’histoire bouge et
même la géographie n’est pas en reste des bouleversements comme c’est le cas au Soudan ! Il n’y a que le régime algérien qui ne veut pas bouger”, a déclaré Tabbou qui ne voit dans les réformes
politiques entamées par Bouteflika que des “réformes à l’envers, tant elles sont proposées par le régime, débattues par le régime et adoptées par le même régime sans associer le peuple en tant
qu’acteur du changement”.
Des réformes à travers lesquelles, estime Tabbou, le régime tente de gagner du temps mais, réellement, il ne fait que faire perdre du temps à l’Algérie. “Le pouvoir algérien est en train de faire
du théâtre.
Le peuple en a marre du théâtre et des produits du
congélateur du pouvoir qui ne fait que reproduire, à chaque fois, le même scénario”, déclare encore le premier secrétaire du FFS pour qui, “il n’y a pas lieu de se faire d’illusion quant au
changement de la nature du régime : le même régime qui a accueilli Carlos dans les années 70 et qui accueille aujourd'hui la famille Kadhafi”. Et le peuple ? Karim Tabbou se veut formel : “Nous
sommes le pays le plus mûr pour le changement”, dit-il, estimant que le peuple algérien a accumulé un très fort capital d’expérience en pratique politique sauf que, selon lui, “le citoyen
algérien a perdu confiance en ses politiques”.
Pour rétablir cette confiance, le secrétaire national du FFS préconise un profond travail de pédagogie politique et de sensibilisation, et ce, tout en gardant un regard lucide parce que,
précise-t-il, “la révolution ne s’improvise pas, mais s’organise”. C’est en ce sens qu’il réitère la nécessité d’aller vers une assemblée constituante.
Donc, ni par les armes, ni même par la rue, semble vouloir dire Tabbou qui estime que de toute manière le pouvoir a tout fait pour rendre inefficace et stérile la rue en l’organisant lui-même. “Le pouvoir a organisé de fausses émeutes dans 38 wilayas en janvier dernier, puis une série de fausses marches avant de finir par annoncer une fausse révolution : celle du 17 septembre dernier”, a-t-il analysé non sans ajouter que “l’Algérie est entrée dans une logique de milices politiques”.
Sur le plan extérieur, le premier secrétaire du FFS déplore que le pouvoir algérien continue d’exercer un chantage sur le gaz et le pétrole, tout en tentant toujours de vendre la thèse sécuritaire, de renchérir sur la réouverture des frontières avec le Maroc et de se positionner comme le seul rempart contre l’islamisme, ce même islamisme qui n’a jamais autant prospéré en Algérie que ces dernières années. “Si nous étions dans un pays de droit, Rabah Kébir aurait été accueilli par un procureur et un juge d’instruction à l’aéroport et non pas par des photographes”, assène Karim Tabbou, ajoutant que c’est aussi en Algérie qu’on se permet de réaliser une mosquée à coup de trois milliards.
Évoquant la situation sécuritaire dans le pays, le premier secrétaire du FFS, qui s’interroge si le motif sécuritaire continuera toujours à servir d’alibi pour gérer la société, estime : “quand un régime promet le rétablissement de la sécurité, dispose de tous les moyens pour le faire et que la réalité est là pour prouver son échec, nous avons le droit de lui dire qu’il est simplement incompétent.”
Karim Tabou à Tizi-Ouzou :
«Le pouvoir a stérilisé
l'action politique»
Par Aïssa Moussi, Le Temps d’Algérie
«Dès le début des manifestations de janvier dernier, nous avons dit attention à la manipulation ! Et aujourd'hui, le temps nous a donné raison». Ce sont là les propos du premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS)
Karim Tabou, lors d'un meeting organisé jeudi à la maison de la culture Mouloud- Mammeri de Tizi Ouzou, à l'occasion de la commémoration du 48e anniversaire de la création du FFS. Empruntant le discours habituel du plus vieux parti d'opposition, M. Tabou n'a pas mâché ses mots en direction du pouvoir en place, l'accusant d'avoir «organisé de fausses émeutes, de fausses marches et une fausse révolution pour éviter les vraies».
Selon lui, comparativement aux peuples tunisien et égyptien, le peuple algérien est le plus mûr pour le changement démocratique, car «nous avons l'expérience des manifestations qu'a connues le pays depuis des décennies, notamment le nombre de marches, d’émeutes, etc.»
Mais, ajoute-t-il, «le pouvoir a stérilisé l'action politique en choisissant des partis pour manipuler la rue et fuir le vrai changement qui doit venir de la société». Sur le même sujet, le premier secrétaire de la formation de Hocine Aït Ahmed n'omettra pas de faire remarquer comment les émeutes du 4 janvier dernier se sont propagées à travers 38 wilayas du pays en l'espace de 48 heures. «Plus vite qu'un virus», ironise-t-il, histoire de dire que tout a été planifié, pour qu'enfin tout s'estompe en l'espace de 5 jours, soit le 9 janvier 2011.
Dans toute cette histoire et celle de la série de consultations politiques pour les réformes que M. Tabou qualifie encore une fois de «harouala politique» (agitation politique), «le FFS est resté cohérent, stable et fidèle à ses principes». C'est pourquoi, s'adressant aux militants du parti, il dira qu'ils peuvent être fiers, car «il faut vraiment le mériter pour faire partie du FFS».
Par de telles pratiques, «le régime, tout en croyant gagner du temps, est en réalité en phase de faire perdre à l'Algérie un temps précieux», explique le deuxième homme du FFS. Et d'enchaîner sur un autre plan, celui de la sécurité, déclarant que «le pouvoir continue à faire de la thèse sécuritaire une raison pour empêcher l'islamisme radical de se redéployer».
Or, «ce dernier continue de prospérer. Aujourd'hui, tous les marchés de l'informel sont détenus par des islamistes, l'école aussi est islamisée». C'est pourquoi il appellera les «décideurs» à «arrêter le chantage».
Le premier secrétaire national du FFS dira d'ailleurs que la série d'attentats terroristes perpétrés contre des lieux censés être sécurisés, à l'instar du palais du Gouvernement, du Conseil constitutionnel, des sûretés de police, et le dernier contre l'Académie militaire de Cherchell, prouve bien qu'on a échoué dans cette mission sécuritaire. «Nous, en tant qu'Algériens, avons le droit de leur dire que vous êtes incompétents».
Karim Tabbou : «Le pouvoir organise de fausses émeutes pour éviter les vraies»
«Le pouvoir a organisé, en janvier dernier, de fausses émeutes pour éviter les vraies. Il a même choisi des acteurs pour faire du théâtre et détourner une réelle révolution», a martelé, d’emblée, Karim Tabbou, hier, lors d’une conférence animée à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, à l’occasion de la célébration de l’anniversaire de la création du parti.
Le premier secrétaire national de la formation de Hocine Aït Ahmed a ajouté : «Au début de l’année, et avec la propagation rapide des émeutes téléguidées par le régime, on a dit : ‘‘Attention ! il y a manipulation’’.» Et de préciser : «Les décideurs ont vu venir une révolte authentique, car le peuple algérien est vraiment expérimenté dans ce genre de soulèvements. Il a tenté de mettre en place une stratégie visant à fomenter tous les scénarios possibles afin de ne pas donner aux citoyens la possibilité de mener une véritable révolution.» Il a expliqué que «l’Algérie est le pays le plus mûr pour le changement». Par ailleurs, profitant de l’occasion pour rendre hommage aux anciens militants de son parti, Karim Tabbou a déclaré : «Aujourd’hui, nous devons faire une virée dans l’histoire afin d’honorer nos anciens militants. Ces gens-là ont permis au FFS de rester fier, debout et cohérent. Ils sont comme une boussole politique qui nous guide à aller toujours de l’avant.» «Nous avons choisi de faire du 29 septembre une journée du martyr dans une Algérie de contrefaçon politique», a-t-il encore souligné.