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Publié par Saoudi Abdelaziz

 

Les journaux algérois paraissent désarçonnés par la bénédiction d’Hillary Clinton aux prochaines élections legislatives, au moment où une campagne -s’inspirant du discours de Bouteflika sur l’imminence d’un danger contre la nation- presse les Algériens de voter pour contrer l’impérialisme (dixit Louisa Hanoune). D’autres qui, comme Saïd Sadi, fondaient leurs espérances sur la supposée vigilance démocratique américaine et le leadership d’Obama, observent un silence contrit. Ils semblent en effet désavoués par Obama, leur mentor démocratique. Le 26 janvier dernier, nous écrivions : « En 2011, le régime algérien a mené de front une politique d’accommodement à l’égard des revendications populaires et une sorte de danse du ventre pour amadouer les puissances capitalistes occidentales. En retour, si les Algériens, mis à l’écart de la définition des choix nationaux, ne se satisfont pas de concessions fragiles, conditionnelles et provisoires, les trois piliers de l’Otan –USA, GB et France-semblent avoir opté pour le soutien à la stabilisation du système de gouvernement, au moins pour les deux ou trois années à venir, le temps de bien pomper nos réserves de devises avant le départ de Bouteflika et de renforcer leurs points d’appui. Et puis, l’Algérie reste imprévisible, wait and see commande le pragmatisme ». (Impressions du jeudi)

 

Synthèse blog

 

 

Azzedine Bensouiah s’interroge ce matin, dans Liberté, sur les déclarations récentes de Mm Clinton.

 

 

Visite de Mme Clinton : L’ambassadeur US recadre le débat

 

 

Par Azzeddine Bensouiah

 

 

Mme Clinton, en rencontrant des jeunes Algériens, a eu un message clair, selon l’ambassadeur US à Alger. “Si vous voulez changer de système, il est primordial de prendre part aux élections, sinon vous n’aurez aucune prise sur votre sort.”

L’ambassadeur américain, Henry S. Ensher, a saisi l’occasion du point de presse animé lundi soir par Ronan Farrow, le responsable du dossier jeunesse au département d’État, pour revenir sur la visite-éclair de Hillary Clinton en Algérie.

Pour lui, cette visite témoigne “des fortes relations” entre les deux pays. Et de préciser que “la secrétaire d’État se déplace dans un pays avec un objectif bien précis, mais cela n’était pas le cas avec sa visite en Algérie, laquelle témoigne des fortes relations qui unissent les deux pays et leur volonté mutuelle de les consolider davantage”. Donc, il n’y avait aucun objectif, aucune urgence pour cette visite en Algérie. Une façon de balayer d’un trait tous les commentaires faisant état de pressions américaines sur l’Algérie à ce moment précis.

Tout en rappelant que les USA privilégient leurs intérêts, comme le font tous les gouvernements du monde, il a indiqué qu’il était “dans l’intérêt des USA de voir une Algérie forte, prospère et démocratique”.

Pour M. Ensher, “il n’y a pas eu de messages de Mme Clinton à M. Bouteflika. C’était une consultation entre deux partenaires. Au cours de ces consultations, les deux parties ont discuté des sujets d’intérêt commun. Au sujet des élections législatives, la secrétaire d’État s’est félicitée de l’invitation par le gouvernement algérien d’observateurs étrangers et a souligné les efforts du gouvernement algérien pour assurer la transparence de ces élections”, avant de préciser que Mme Clinton, en rencontrant des jeunes Algériens, a eu un message clair. “Si vous voulez changer de système, il est primordial de prendre part aux élections, sinon vous n’aurez aucune prise sur votre sort.”

L’ambassadeur américain à Alger avait, pour rappel, lancé un appel pour une forte participation aux élections législatives.

Les Américains s’intéressent grandement à cette échéance électorale, mais affichent clairement leur volonté de ne plus se contenter de dialoguer avec le gouvernement algérien. Hillary Clinton avait affirmé à Alger vouloir bâtir de solides relations basées sur trois piliers : le gouvernement, la société civile et le patronat privé.

D’ailleurs, en lançant, lundi, le comité de l’ambassadeur pour les jeunes Algériens, Son Excellence Ensher a affirmé que “nous voulons bâtir des ponts entre jeunes Algériens et Américains” et insistera sur la nécessité d’avoir des relations directes avec les jeunes Algériens. D’ailleurs, rappellera-t-il, le portail Internet de l’ambassade leur est ouvert pour faire part de leurs préoccupations.

Toutefois, il précisera que “le point essentiel dans nos relations avec le gouvernement algérien : la transparence totale.” Et d’affirmer que le gouvernement algérien est au courant des rencontres avec les ONG algériennes, tout comme il indiquera que le gouvernement algérien était au courant des discussions de Mme Clinton et de M. Farrow avec les jeunes Algériens.

Connaissant la sensibilité du gouvernement algérien à ce genre d’initiatives, l’ambassadeur américain s’est voulu rassurant, indiquant que l’administration américaine ne veut pas se contenter de relations entre gouvernements seulement.

À l’aune du Printemps arabe, cet activisme américain en direction des jeunes Algériens ne peut être fortuit.

 

Azzeddine Bensouiah, 29 février 2012. Liberté



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