Jijel: la hagra responsable des morts par électrocution
La Chronique du Condjador (52)
Jijel, 11 juin 2012
Un site internet local accuse les habitants du Camp chevalier d’avoir construit leurs maisons près de la ligne de haute tension. Origine des émeutes des habitants contre cette ligne qui les tue un à un, l’affaire remonte à son installation sur un terrain privé, dont le propriétaire n’avait pas été indemnisé. Le propriétaire, qui s’était estimé lésé, a considéré qu’il n’avait pas obligation de céder de terrain supplémentaire de sécurité, conforme aux normes.
La même chose est arrivée à Boughdir sur les hauteurs menant à Mazghitane. Deux lignes passent sur les beaux terrains des Ben Harhoud et on a décidé d’en installer une troisième.
Selon les riverains, le directeur de Sonelgaz est d’accord pour changer le tracé de la ligne en la déplaçant vers le terrain vide de la caserne militaire, mais ici, l’adversaire est trop coriace pour accepter d’être piétiné sur son domaine. Le pauvre directeur, désarmé, pour ne plus être responsable de ces morts inutiles, a transféré l’affaire à ses supérieurs d’Alger.
Vu de loin, le problème est en effet sérieux, car si ces habitants arrivent à se faire écouter, de nombreux kilomètres de ligne doivent être changées, ou alors les terrains de leur passage doivent être soit indemnisés soit compensés par l’attribution de surfaces équivalentes. La loi le prévoit.
Où sont passés tous ces budgets du Trésor transférés d’Alger à Jijel pour financer les indemnisations? C’est la vraie question que tous les concernés doivent se poser. Levons ces blocages et il n’y aura plus de morts par électrocution, et il n’y aura plus de mort à cause de cette hagra.
Village-Moussa, 11 juin 2012
Post-scriptum
Faut-il une autre émeute à Village-Moussa, pour que l’hôpital cesse de nous empoisonner avec ses fumées toxiques ? Il suffit de regarder d’un peu plus haut, de l’Académie, pour voir la propagation de la fumée noire et malodorante qui enveloppe nos maisons. Les habitants de Village-Moussa vivent dans ce nuage permanent. Un ami m’a proposé de faire « la révolution des seaux d’eau » : chaque habitant prendra de l’eau et ensemble on ira éteindre le feu de l’incinérateur, qui a trop duré sans que personne ne prenne nos cris en considération. Ils nous tuent ba bared, alors on va les rafraichir aussi.