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Publié par Saoudi Abdelaziz

 

La chronique du Condjador (37)

 

 

 

Suite aux intempéries et aux conséquences de la grande tempête de neige, les jeunes du Village- Moussa, d’Al Akabi et des 40 hectares se sont organisés, chacun dans sa houma. Utilisant le bouche-à oreille, ils ont collecté  des produits de première nécessité, huile, semoule, sucre café, etc.

 

 Dans les garages de ces quartiers, d’autres amis ont mis des véhicules à la disposition des jeunes volontaires, pour le transport des personnes et des produits collectés.

 

Cette initiative avait aussi pour motivation d’écarter le monopole des personnes qui ne font que de la propagande pour leurs partis politiques religieux « modérés »,  posant sur Facebook pour se faire valoir,  avec banderoles et  slogans.

 

Dans l’esprit des jeunes qui ont pris l’initiative dans leurs quartiers,  on n’a pas besoin, pour aider son prochain en danger, d’un agrément et d’un président d’association  assisté de marionnettes. Ce sont de simples citoyens qui veulent participer à une action de bien. Tout se fait par la communication et toutes les propositions sont les bienvenues.

 

Cette attitude et très ancrée chez les jeunes des quartiers de Jijel, et dans différents domaines. Ils veulent qu’on les laisse tranquilles, ces jeunes qu’on n’écoute pas depuis longtemps, ou qu’on rassemble pour les dominer, les clôturer, les dévoyer du but pour lequel ils se sont engagés, c'est-à-dire aider son prochain.

 

Dans un froid mordant, ils sont allés à Selma, une commune des montagnes de Jijel très touchée par la tempête et l’accumulation de neige.

 

Lorsque nous sommes arrivés à Selma, l’armée était déjà sur place, essayant d’ouvrir les routes avec des engins lourds. Cette action a facilité le passage des jeunes qui ont pu distribuer les denrées alimentaires. La distribution des bouteilles de gaz butane a été assurée par la gendarmerie  à cause de la chamaillade entre les sinistrés. Postés le long de la route, les militaires avaient reçu l’ordre de ne pas quitter leur poste, mais nos jeunes secouristes voulaient pénétrer dans la forêt vers les maisons isolées. Ils ne connaissaient pas le terrain mais étaient déterminés. Leur acharnement a conduit les djounouds à les accompagner, de leur propre initiative.  Eux aussi sont jeunes, ils partagent les motivations de nos secouristes…

 

Demain, 16 février, un autre convoi d’aide alimentaire, de couvertures, de vêtements et de tout ce qui peut aider les gens des mechtas  est prévu pour Selma.  

 

 

Le Condjador, 15 février 2012

 

 

Post scriptum :

 

Entre Village-Moussa et Tassoust

 

 

Depuis la crise du gaz butane, les policiers du commissariat de Village-Moussa n’ont participé qu’une seule fois au rétablissement de l’ordre à la station service du quartier. C’était suite à l’initiative des citoyens qui ont coupé la route pour protester contre les dépassements des employés de la station et contre le business qui se faisait.

 

J’ai passé la nuit sur place sans réussir à obtenir une bouteille. Il faut être dans les cent premiers, sinon il faut refaire un nouveau tour d’attente en sachant que la station a un quota journalier de 420 bouteilles.

 

 

Une personne a gagné  la sympathie de tous ceux qui faisaient la chaîne, un homme d’une cinquantaine d’années, père de nombreux enfants. Il a transporté deux bouteilles sur une brouette, de Tassoust à Village-Moussa, puis il a fait une nouvelle navette. Cette fois, il a démarré de Tassoust à 3 heures du matin. A son arrivée, à cause de la pluie incessante, il y avait moins de monde à la station et il a pu se placer parmi les 80 premiers arrivés.  Nous étions impressionnés.  Quel courage ! Presque tous ceux qui avaient un véhicule se sont proposés pour le raccompagner chez lui.

 

 

 

 

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