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Publié par Saoudi Abdelaziz

Par Saoudi Abdelaziz, 9 septembre 2011

« Il n’y a jamais eu de forêt au Bois des pins ». Avant même que la justice ne se prononce sur la plainte des habitants, ce verdict a été prononcé le 4 septembre par le wali d’Alger, Mohamed Kedir Addou, devant un parterre de journalistes médusés. La presse « indépendante »  a rentré la queue dès le lendemain, matée par la tranquille assurance de l’Homme de l’Etat.

Les jours suivants on ne trouvera rien, pas même un petit billet  d’humeur, encore moins un éditorial vindicatif promettant des révélations, comme ils en fleurissaient au mois d’août (et que nous avions reproduit dans ce blog).

L’actualité libyenne peut-être, mais plus probablement le fait que le « système » a tranché par consensus sur cette affaire du Bois des pins d’Hydra, où pendant tout l’été nous avons vu des jeunes Algériens se faire tabasser pour protéger des arbres plantés par leurs ainés il y cinquante ans, au lendemain de l’Indépendance.

Le mouvement des habitants de ce quartier d’Hydra -qui n’est pas huppé- sera-t-il enterré médiatiquement par le «dossier»  du wali et des ses communicants ? Les journaux ont répercuté leurs fichiers de police sans commentaire, ni vérification.

Le lendemain de cette mise au point, El Watan relate succintement, le 5 septembre, dans la rubrique « Alger en bref » les propos du wali : «Rien n’arrêtera le projet de l’Etat. La force doit revenir à l’Etat. De quel droit, ces habitants veulent-ils arrêter le projet ?», s’est-il- interrogé, en colère".
 

L’éditorialiste d’El Watan, Tayeb Belghiche, écrit : « Mais qui se cache derrière le ou les acquéreurs de ce que l’on peut appeler désormais l’ex-Bois des Pins ? De toute évidence, ce n’est pas pour les beaux yeux d’un ministre ou d’un général qu’on procède à la mobilisation d’un impressionnant dispositif policier pour défendre un chantier privé. Il faut sans doute aller plus haut pour trouver la réponse ».

 

Une belle audace. Mais cet édito est du 3 août. un mois a coulé dans l’eau médiatique sans mémoire.

 

L’assurance du wali avait un air si définitif. Signal fort que la récréation médiatique est terminée. Les patrons de presse savent protéger leurs patyrimoines, ils savent jusqu’où ils peuvent aller, c'est à dire pas trop loin.

 

 Les luttes de clans peuvent parfois les rendre très audacieux, comme elles peuvent leur clouer le bec l’instant d’après. Il faut qu’ils fassent attention : les luttes de clans forment un feuilleton dont ils ne connaissent pas à l’avance tous les épisodes.

 

Mais un fait demeure, malgré tous ces retournements : la forêt du Bois des pins a été rasée sous la protection du wali d’Alger et de la DGSN mis au service d’intérêts particuliers.

 

S. A.

 

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