Grèves et négociations : le temps du syndicat "maison" semble révolu
Quand les ouvriers de l’ENMTP de Aïn Smara, à Constantine font grève, le bon sens voudrait que l’employeur négocie avec leurs représentants pour trouver un accord. Comme dans d’autres entreprises du secteur public, la direction générale de l’ENMTP dispose d’un syndical-maison docile et n’accepte de discuter de signer qu’avec lui, espérant ainsi lui conserver une légitimité et éviter de s’enfermer dans des engagements précis contraignants. « L’employeur doit négocier avec les gens que nous avons choisis » exigent les salariés.
A. Mallem rend compte dans le Quotidien d’Oran de l’état d’esprit des grévistes :
Extraits
L'accord de principe d'une augmentation de salaire arrêté lundi en fin d'après-midi entre la direction générale de l'entreprise et les représentants syndicaux
de l'ENMTP, et après une réunion marathon qui a duré quatre heures, a été rejeté par les travailleurs grévistes qui campent sur leurs positions et ont continué hier pour la troisième journée
consécutive à bloquer la porte d'entrée de la zone industrielle de Aïn Smara à Constantine.
Le motif invoqué par les protestataires est que « les représentants syndicaux des unités qui ont été convoqués par le DG pour discuter de nos revendications ne représentent qu'eux-mêmes, ceci même du fait que les mandats des sections syndicales de l'ancienne configuration de l'entreprise ont expiré en 2008 et celles qui les ont remplacées après l'opération de filialisation sont toutes inféodées à leurs directrions respectives. Pourquoi la direction générale n'a pas demandé la désignation de représentants des grévistes pour discuter avec eux ? », ont demandé des contestataires que nous avons contactés par téléphone sur le lieu où ils tenaient leur piquet de grève.
Rappelons que la plate-forme de revendications avancée par les travailleurs grévistes comporte deux points essentiels : l'augmentation des salaires et la
permanisation des contractuels. A la fin de la réunion citée, le DG et les représentants syndicaux qui ont contacté les grévistes pour leur faire part des décisions prises n'ont pas réussi à
convaincre ces derniers de reprendre le travail. (…)
A. Mallem, 16 janvier 2013. Le Quotidien d’Oran.