Grèves à Hassi-Messaoud et In-Amenas
Malgré la décision de verser six mois de rappel
Les travailleurs de GTP poursuivent leur grève
La décision prise, jeudi, par le P-DG de l’entreprise nationale GTP (Grands travaux pétroliers) de verser, pour l’année 2012, six mois de rappel, représentant la première
tranche du rappel de 80% de l’indemnité de zone et de conditions de vie (IZCV), n’a pas apaisé la tension à Hassi-Messaoud et In Amenas, où plus de 3 000 travailleurs poursuivent leur mouvement
de grève.
La décision du premier responsable de l’entreprise, intervenue juste après la réunion du conseil d’administration tenu le même jour, n’a pas eu d’échos favorables auprès
des grévistes, qui réclament que cette prime soit versée avant la fin de l’année. Evoquant les autres revendications, le P-DG a subordonné toute décision à la situation financière de
l’entreprise. “Le P-DG n’a pas donné de date précise pour l’attribution de ce rappel et, en plus, les autres revendications ont été passées sous silence”, nous a affirmé un gréviste
joint par téléphone.
En effet, le syndicat d’entreprise, qui vient d’annoncer son appui aux travailleurs protestataires, a adressé, jeudi, une plate-forme de revendications comprenant plus de
six points, parmi lesquels le rappel de l’indemnité IZCV de la période allant de juillet à décembre 2010 et une augmentation de salaire de 30%. Le syndicat, qui donne un délai de dix jours à
l’entreprise pour satisfaire ces revendications, évoque également le problème de la titularisation des travailleurs dans leur poste, la nomenclature des postes de travail et l’alignement des
barèmes de la prime d’allocation de fin de carrière (AFC). Les syndicalistes exigent aussi l’augmentation de l’indemnité d’expérience professionnelle (IEP) ainsi que l’augmentation de
l’indemnité de repas pour les travailleurs exerçant dans le Nord.
Par ailleurs, on a appris que les responsables de la compagnie Sonatrach ont exprimé à la direction de GTP, mercredi, leurs vives inquiétudes sur les conséquences de cette
grève, notamment les contrecoups qu’elle pourra induire sur les chantiers de Sonatrach et des autres compagnies étrangères. Pour rappel, la contestation des travailleurs de GTP s’est
répandue à In Amenas, où un millier de travailleurs ont emboité le pas à leurs collègues pour exiger les mêmes revendications. Plusieurs chantiers de compagnies étrangères et de Sonatrach, situés
à Hassi-Messaoud et In Amenas, sont paralysés à la suite de ce mouvement de grève observé par plus de 3 000 travailleurs exerçant au Sud. En plus de ces chantiers, le mouvement de protestation a
également touché la base d’Irara et de Gassi Touil, à 120 km de Hassi-Messaoud, où se trouve un important chantier de gaz liquéfié. La grève a affecté aussi la base de Ourhoud, à 300 km de
Hassi-Messaoud. À In Amenas, ce sont plus de 1 000 travailleurs qui sont rentrés en grève depuis hier, paralysant plusieurs projets de Sonatrach et d’autres compagnies pétrolières
étrangères. C’est ainsi que le chantier de gaz de la compagnie BP, situé à Tigartourine, a été affecté par cet arrêt de travail, mais aussi celui de TFT de In Amenas et de Alrar, où se trouvent
plusieurs entreprises pétrolières.
Correspondants. 20 novembre 2011. Liberté