Grève : entreprise chinoise sur la sellette

Les échanges entre la Chine et l'Afrique ont augmenté de plus de 40% l'an dernier pour atteindre 126,9 milliards de dollars (93,8 milliards d'euros). Le secrétaire d'Etat américain adjoint aux Affaires africaines, Johnnie Carson n’a pas avalé ces chiffres.

Mauvais joueur, il se pose en philanthrope et reproche à la Chine de prendre le travail des Africains en amenant ses propres travailleurs sur le continent. C’était lors d'un point presse téléphonique de propagande, en direct de Washington, mardi dernier.

C’est de bonne guerre. Les USA ne sont pas  vraiment philanthropes en affaires, mais là, le responsable américain joue sur du velours contre les nouveaux rivaux stratégiques de l’Oncle Sam.

Ainsi, les travailleurs algériens de la société chinoise Huawei télécommunication- Algérie, ont entamé, le même jour, une grève illimitée.

Ce mouvement exige, selon le syndicat Ugta de l’entreprise, la révision des salaires et l’institution d’une convention collective. Mais, les grévistes contestent aussi le recours à la main-d’œuvre étrangère non autorisée à travailler en Algérie, en particulier la main-d’œuvre chinoise.

Nous avons publié avant-hier le résumé du rapport pour la Banque mondiale de deux chercheurs algériens sur la manière calamiteuse dont le salariat est traité dans le secteur privé national ou étranger, qu’il soit chinois, italien, français ou autre. La philanthropie n’existe pas à l’égard du monde du travail, seul le profit compte, qui peut être « équilibré » par le rapport de force créé par la luttes ses salariés, mais aussi par la vigilance des pouvoirs publics.

Il est temps que l’inspection du travail aient les moyens d’assurer sa mission de contrôle de l’application de la législation du travail et que les libertés syndicales dans les entreprises privées nationales et étrangères deviennent l’affaire de tous les syndicats, Ugta ou autonomes, encore trop cantonnés chez les fonctionnaires et les entreprises publiques.