Elections législatives : carnets de campagne (12)
Le dépôt des listes électorales a été clos hier soir. Au vu des premiers échos, on observe une pléthore de listes : 51 à Ain-Defla, 52 à Tébessa, 44 à Annaba, 41 à Béjaïa, etc. Avec partout un nombre élevé de listes indépendantes. La lanterne rouge est Tizi-Ouzou avec seulement deux listes ; c’est aussi la wilaya où les électeurs tentés par le scrutin pourraient le plus se retrouver avec « seulement » 32 listes pour 15 sièges à pourvoir.
Le FFS a frappé fort à Constantine. Tête de liste : Ouedjane Hamrouche une jeune femme « universitaire », nièce de l’ancien premier ministre Mouloud Hamrouche, avec en deuxième position Abdelhafid Boucetta, militant du syndicat enseignant autonome Cnapest, et en troisième, un autre enseignant de CEM, fils d’un imam assassiné par des intégristes.
Dans tout le pays, on peut constater, mais cela reste à confirmer, un nombre important de femmes sur les listes électorales. Le record semble être détenu par la wilaya de Tizi-Ouzou, où cinq listes seront conduites par des femmes, dont celles des partis de Louisa Hanoune et de Djaballah.
L’Amenokal du Hoggar dément l’intention d’appeler au boycott que lui a prêté El Watan dans son édition d’hier (dont nous avons rendu compte dans nos carnets n°11). Idaber Ahmed, dans une mise au point publiée aujourd’hui dans la quotidien, appelle au contraire la population de l’Ahaggar en particulier « Compte tenu en particulier de la situation instable que vit notre région, notamment avec les évènements de libye et ceux du Mali et des convoitises diverses dont elle fait l’objet ».
Dans une conférence de presse, Abdelmadjid Menasra, le très libéral président islamiste du Front du changement a évoqué une proposition de son programme électoral : l’annulation de la règle 49/51. On peut aussi lire dans le compte rendu de presse : « Notre parti est ouvert à tous les Algériens. La loi n’interdit pas aux gens du FIS de militer dans des partis. Mais tous nos candidats jouissent de leurs droits légaux”. Mieux il s’est dit honoré par le soutien de certaines figures salafistes connues pour “leur modération ». »
(Petite) surprise médiatique : Hichem Abboud présente une liste à Oum el Bouaghi.
Mais cette liste n’a pas été agréée. Malheureusement pour l’ambiance ? Au cours d’une conférence de presse, Le célèbre « militaire dissident » qui a eu longtemps pour
mission d’écumer les médias occidentaux, n’accepte pas que « l’administration » lui refuse le feu vert. Au cours d’une conférence de presse, il fulmine : “Au lieu de la
fraude, le système veut créer une mosaïque, c'est-à-dire un Parlement ou aucun parti n’aura la majorité”. Un des points fort de son programme : écarter les binationaux des institutions.
« Le problème, aujourd’hui, est que le gouvernement compte 7 ministres binationaux, tout le monde le sait, les représentants de la communauté à l’étranger vivent à l’étranger, en France.
Que font- ils au Parlement algérien ? Ils ne vivent pas ici. » (Liberté, 28/3)
Comite de soutien à Mohamed Baba-Nadjar
Rassemblement devant le ministère de la Justice demain
«Justice pour Mohamed Baba Nadjar».
Le comité de soutien à ce jeune accusé du meurtre en octobre 2005 de Brahim Bazine du Croissant-Rouge et ancien militant du Front des forces socialistes (FFS) organisera demain sous ce slogan un
rassemblement devant le ministère de la Justice à Alger pour réclamer sa libération.
M. Baba Nadjar sera demain jeudi à son 26e jour de grève de la faim. «Il ne peut plus marcher. Ce sont les deux gardiens qui l'ont accompagné jusqu’à nous», rapportent son père et son frère qui
lui ont rendu visite cette semaine. «Cette fois, il est décidé à aller jusqu'au bout de son action : la libération ou la mort», ont-ils averti.
A travers cette action, le comité de soutien, sa famille et ses amis «veulent interpeller le ministre de la justice Tayeb Belaiz sur l'urgence d'intervenir pour sauver ce jeune d'une mort
certaine».
«Nous réclamons une décision concrète pour arrêter le calvaire de ce jeune depuis son incarcération. Le département de la justice doit se prononcer en faveur de la libération ou de l'ouverture
d'un procès équitable», disent les membres du comité. Un précédent rassemblement a été organisé mercredi passé à Ghardaïa pour réclamer justice pour Baba Nadjar.
Ce jeune, originaire de Ghardaïa, a été condamné à mort le 6 juin 2006. Agé de 21 ans au moment de l'assassinat, il a clamé son innocence en introduisant une procédure de cassation.
L'affaire suit son cours au niveau de la justice mais le verdict final tarde à venir. Durant toute la période de son incarcération, Baba Nadjar a mené plusieurs actions de protestation contre son
jugement qu'il qualifie d'«arbitraire». Il a entamé plusieurs grèves de la faim dont la dernière à la maison de détention de Laghouat. Son état est jugé grave, selon ses parents.
Nouria Bourihane, 28 mars 2012. Le Temps d’Algérie
Oran: Une marche et une grève de trois jours par semaine au CHUO
par S. M.
L'intersyndicale des travailleurs du Centre hospitalo-universitaire d'Oran, regroupant désormais cinq organisations syndicales, a durci son mouvement de
contestations. Des centaines de travailleurs de cet établissement hospitalier ont marché hier matin, pour exiger «l'application de la législation en matière d'imposition des rappels, soit un
taux de 10% de l'IRG (Impôt sur le revenu global) sur la deuxième tranche des rappels, au lieu de recourir à un barème comme décidé par la DG de cet établissement hospitalier». Les
travailleurs ont également observé un piquet de grève, devant la direction du CHUO.
L'intersyndicale a aussi décidé de porter la grève à trois jours (lundi, mardi et mercredi), reconductible chaque semaine. «Nous campons sur notre position jusqu'à l'obtention de notre
principale et unique revendication, à savoir l'application de la législation. Nous avons proposé aujourd'hui (mardi) à la DG du CHUO d'appliquer le taux de 10% en contrepartie les cinq syndicats
se sont engagés à rembourser la différence, par ponctions sur salaires, au cas où la tutelle opte pour l'instauration d'un barème. Malheureusement la DG du CHUO a rejeté notre proposition»,
affirme le SG de la section syndicale Aïssat Idir UGTA, de cet établissement hospitalier. Le même syndicaliste a toutefois rassuré que «les portes de dialogue restent ouvertes pour trouver une
issue favorable à ce conflit».
Les syndicalistes soutiennent que le ministère de tutelle a confirmé le taux de 10% de l'IRG sur la deuxième tranche des rappels. Ils brandissent une nouvelle correspondance du ministère de tutelle qui précise : «certains ordonnateurs des établissements de santé continuent d'appliquer le taux d'imposition de l'IRG à 15% et ce, malgré les modifications des dispositions de l'article n°104 du code des Impôts directs et taxes assimilées par l'article n°06 de la loi de finances 2010. Cette modification a réduit de 15 à 10% le taux d'imposition de l'IRG, applicable aux primes de rendement, gratification ou autres et d'une périodicité autre que mensuelle». Les syndicalistes accusent la DG du CHUO de «fausse interprétation» des textes de loi concernant le taux de l'IRG. Ils estiment que la retenue à la source de l'IRG sur les indemnités a été fixée à seulement 10% par l'article 06 de la loi n°09-09 du 30/12/2009 relative à la loi de finances 2010.
Pour argumenter leur position, ils renvoient à une correspondance, paraphée par le DG des Impôts, envoyée au directeur général du Budget, au ministère des Finances et portant sur le taux de la retenue à la source, applicable à la prime de rendement ainsi que les rappels y afférents, en matière d'IRG. La correspondance précise: « ( ) conformément aux dispositions de l'article 104 du code des Impôts directs et taxes assimilés, modifiés par l'article 06 de la loi de finances 2010, le taux de la retenue à la source de l'IRG applicable aux rémunérations, indemnités, primes et allocations, visées aux paragraphes 4 et 5 de l'article 67 dudit code, ainsi que les rappels y afférents, est fixé à 10% et ce, pour les paiements effectués à partir du 1er janvier 2010». Il est à rappeler que l'intersyndicale avait lancé une grève de deux jours, les 12 et 13 mars en cours, reconductible chaque semaine jusqu'à la satisfaction de sa principale revendication. Le préavis de grève avait été déposé le 29 février dernier, au lendemain d'un rassemblement devant la DG du CHUO.
28 mars 2012, Le Quotidien d’Oran