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Publié par Saoudi Abdelaziz

 

 

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Dans un article intitulé « 25 janvier-Révolution et contre-révolution en Egypte », Alain Gresh

trace les contours de l’« histoire d’une trop longue transition », décrit « un camp islamiste divisé » et l’hypothétique  « unité de l’opposition ». Dernières lignes de son article : « Les Frères disposent maintenant des pouvoirs législatif et exécutif et, comme l’écrit Ibrahim al-Houdaiby, spécialiste du mouvement, les Frères n’ont plus d’excuses : ils doivent prouver désormais qu’ils savent gouverner ».

 

Préambule

 

« Comment parler de l’Egypte et des révolutions arabes en général ? Comment échapper au discours médiatique dominant ? Comment rendre compte d’une réalité complexe ? Comment analyser l’Orient et ses complications sans idées simples ? 

 

Pierre Bourdieu expliquait, à propos de la télévision, qu’il était difficile, quand on avait deux minutes sur un plateau de télévision de répondre à une question qui était déjà biaisée, car il fallait d’abord « démonter » la question. Peut-on expliquer, sans attenter à la liberté de la presse égyptienne, qu’un quotidien qui appelle ouvertement l’armée à renverser un président élu, n’est pas forcément au-dessus de toute poursuite judiciaire ? Qu’un journal qui représente le président Morsi en nouvel Hitler non plus ? Peut-on le faire tout en montrant les tendances autoritaires que révèle le nouveau pouvoir et qui sont le résultat non seulement d’une idéologie, mais du fonctionnement même de l’Etat égyptien ?

 

Vous l’avez compris, c’est une tâche pratiquement impossible, surtout quand certains acteurs locaux relaient une vision caricaturale des luttes, en Egypte comme en Tunisie. Aussi bien en tant qu’affrontement de titans entre le Bien et le Mal, qu’entre deux conceptions idéologiques (islam contre laïcité). Fascisme vert, contre mécréants qui méritent l’enfer. Récemment, en Tunisie, un avocat a fait circuler une pétition pour poursuivre son gouvernement pour génocide ou « tunisiocide ».

 

La thèse que je défendrai ici, à travers une courte histoire de la révolution égyptienne, est contraire à cette vision de deux camps homogènes qui s’affrontent. Ce à quoi nous assistons, en Egypte comme en Tunisie, est l’entrée dans l’ère de la politique, qui impliquent des affrontements politiques, reflet d’une société pluraliste, qui se découvre comme telle, et où personne ne peut, même s’il le souhaite, anéantir l’autre. Chacun des « deux camps » est ainsi lui-même profondément divisé (...)

 

 

 

Texte intégral : Nouvelles d’Orient

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