«Dans les guerres de clans, les soldats sont toujours sacrifiés»
La chronique du condjador (45)
Jijel, 13 avril
Athmane, l’indétrônable directeur général du port de Djendjen a été mis à la retraite au moment où il voulait licencier Kamel B. le directeur du port de Boudis. Finalement c’est lui qui a été remplacé par A. Sellami, à qui Athmane reprochait d’être un ancien militant du fis et frère du président de l’Apc élu du fis en 1990.
Toutes les combines de Athmane se sont donc retournées contre lui. Plus encore, Kamel B. est nommé membre de la commission d’enquête à qui Athmane doit rendre des comptes sur sa gestion passée et même, dit-on, sur la surfacturation des meubles du logement de fonction qu’il doit quitter. Un fait banal pourtant, dans toutes les directions de Jijel et d’ailleurs…
Dans les missa, on dit que ces changements font suite à l’installation d’un Sétifien, nommé Khelil, à la tête de la direction générale des ports d’Algérie, lequel Khelil, d’après des sources proches de la missa, est un ami de Kamel B. et de Ferhat F., le président du syndicat.
Après avoir fait cet historique la missa s’est posée la question : qui est le perdant et qui est le gagnant ?
La roue de la chance a tourné pour beaucoup de responsables, mais pas pour les victimes de du blocage du recrutement des Jijéliens pratiqué par Athmane, pendant son long règne sur le port de Djendjen. Comment la justice leur sera-telle rendue ? Comment compenser plus de vingt ans de misère, de belles années perdues, de rage intérieure qui ronge les entrailles, d’espoirs perdus, de mensonges gratuits ? Un immense gâchis !
Les hauts responsables se vengent entre eux. Mais, dans toutes les guerres qui opposent les clans, ce sont les soldats qui sont toujours sacrifiés. De la chair à canon depuis les temps lointains.
Jijel, 13 avril 2012 . Propos recueillis à la missa.