"La vérité est un miroir tombé de la main de Dieu et qui s'est brisé. Chacun en ramasse un fragment et dit que toute la vérité s'y trouve" Djalāl ad-Dīn Rūmī (1207-1273)
«Ce que l'Egypte
traverse en ce moment est le prix à payer pour protéger le pays des Frères musulmans» vient de déclarer à l'antenne de la télévision d'État Mahmoud Badr le jeune leader
du mouvement Tamarod.
Ce passage à la
télé publique est "une première, pour quelqu'un qui n'est pas un représentant de l'exécutif", commente ce matin Isabelle Mayault dans le Figaro. Elle note: "Les
discours anti-islamistes tenus par les partisans de l'armée ont même débordé vers le chauvinisme, selon une dérive qui rappelle la propagande du régime de Hosni Moubarak".
Le mouvement
Tamarod a d'ailleurs lancé une nouvelle pétition appelant à dire «Non à l'aide étrangère», en référence au 1,3 milliard de dollars versé chaque année par les États-Unis à l'armée
égyptienne". Une manière de donner la réplique à Barack Obama dans le jeu de rôle. Après le "coup d'Etat démocratique", voici venu le "coup d'Etat patriotique".
DR
Ce que Baltasar
Gracianécrivait en 1651 s'applique aux prouesses médiatique de Barack Obama sur l'Egypte : "Tous les politiques
courent de cette façon, à l’inverse des autres ; ainsi procèdent-ils pour dérouter l’attention d’autrui, pour confondre les raisonnements. Ils ne voudraient pas que par leurs traces l’on
puisse suivre les fins auxquelles ils tendent ; ils montrent un côté et donnent dans l’autre ; ils publient une chose et en exécutent une autre ; pour dire non ils disent
oui ; toujours au contraire, occultant leurs desseins par des signes opposés." (Le
Criticon Editions Allia, première partie, p 74)
Dans la répartition des tâches au sein de l'Empire, le gouvernement israélien n'a pas les responsabilités du chef humaniste de l'Empire. Il dit les choses crûment :"Il faut soutenir l'armée égyptienne dans son
épreuve de force avec les
Frères musulmans. Suspendre l'aide militaire américaine?
Le responsable israélien cité par le quotidien Jerusalem
Post révèle la véritable politique américaine : il ne faut "rien retirer (aux militaires), ne pas leur nuire, ni les menacer (...) La priorité actuellement ce
n'est pas la
démocratie mais la nécessité que l'Etat (Egyptien) fonctionne".
En contrepoint au révolutionnaire Mahmoud
Badr,Hazem Beblawi,le premier ministre donné à l'Egypte par Sissi vient compléter le
casting des figurants de l'opération spéciale égyptienne. "C'est le visage civil de l'état d'urgence égyptien", écrit Pierre Prier dansLe Figaro. Le premier ministre "monté en première ligne", a proposé samedi dedissoudre purement et simplement la
confrérie des Frères musulmans. Pierre Prier écrit : "Cet économiste réputé, formé en France, s'est rangé sans ambiguïté dans le camp des
éradicateurs. Il a pourtant failli devenir le premier ministre sous le président «Frère»Mohammed
Morsi, renversé en juillet. En 2012, il a fait partie des deux ou trois noms retenus par Morsi. Des témoins l'ont vu à l'époque «pendu
à son téléphone portable» pour se tenir au courant de ses chances"...