Assassinat d’Ibrahim et Haroun : les propositions des médias
Synthèse blog
Le Soir d’Algérie s’interroge Comment créer un système d’alerte ? e crime sous toutes ses formes a pris ces dernières années des dimensions qui auraient dû alerter les autorités, tant pour y faire face que pour traquer des criminels qui ne reculent devant aucun forfait. Le crime à Constantine contre les jeunes Ibrahim et Haroun (9 et 10 ans) est particulièrement odieux pour ne point interpeller ceux qui ont pour mission de veiller à la quiétude des citoyens et de leurs familles. Il y a urgence en la demeure, il faut agir. Alors cessons de jouer à l'autruche!”
A. Zerzouri, rapportant l’enterrement de Haroun et Brahim, à Constantine écrit dans Le Quotidien d’Oran : « La population dans sa majorité ne croit plus à la thèse de «l'acte isolé». Selon des avis largement partagés que nous avons recueillis sur place, on croit dur comme fer qu'on est face à des bandes organisées qui sèment la terreur et qui visent la déstabilisation du pays. «La menace, si elle ne vient pas du Sud, arrivera par ce chemin qu'empruntent les meurtrissures inguérissables des cœurs», prévient-on. »
Curieux rapprochement avec la « menace du Sud ». Dans l’éditorial d’El Watan (indisponible en ligne), intitulé « Crime et châtiment , Omar Berbiche pratique aussi les rapprochement audacieux n’hésitant pas à proposer de réfléchir sur l’application des méthodes de la lutte anti-terroriste des années noires pour faire face à « des zombies sortis d’on ne sait quel monde de l’irrationnel et de l’horreur » : « La solution, écrit-il, serait-elle que les citoyens se prennent eux-mêmes en charge à travers des comités de vigilance de quartiers pour assurer leur propre sécurité sur le modèle des comités d’autodéfense qui ont changé la donne sécuritaire dans le cadre de la lutte antiterroriste ? » Curieuse surenchère qui sent l’éradicateur en quête de nouvelle mission !
Prémonitoire-« Allons-nous
en arriver à des statistiques « ethniques », des milices de quartiers, des lynchages publics aux abords des écoles et des contrôles au faciès à l’entrée des wilayas? »
s’interrogeait la veille Salima Ghezali
dans son éditorial de la Nation : « (…) Qu’il y
faudrait une profonde transformation des lois, des mentalités et des comportements, une meilleure organisation de la vie dans les quartiers, une plus grande implication des parents, pères et
mères, dans l’encadrement des loisirs des enfants. Et tant d’autres choses absolument indispensables, que l’illégitimité du pouvoir et l’absence d’engagement citoyen sont incapables de
promouvoir.
Qu’une décennie entière, de guerre interne et de terreurs atroces, ne nous ait même pas appris à prendre des mesures pour mettre les enfants à l’abri met sérieusement en cause notre sens commun.
Régulièrement, des scandales font la Une des journaux, alimentent les peurs et les commérages et… trois petits tours et puis s’en vont ! Jusqu’au prochain drame. Sans rien changer à cette routine
indécente qui nous tient lieu de morale publique.
Comme si nous pouvions compter sur la vigilance d’un pouvoir occupé à siphonner la rente pour son compte et celui de la multitude de sous-clans qui lui servent de soupape de sécurité. Des
sous-clans chargés d’alimenter le pouvoir en base sociale, d’entretenir le vivier administratif et technocratique, les réseaux en tous genres. Et qui le font en pressurant à l’extrême les travers
d’une société éclatée, épuisée par la multitude des efforts quotidiennement consentis pour porter son fardeau de dérèglements infernaux »(...)
Synthèse blog, 14 mars 2013