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Publié par Saoudi Abdelaziz

 

 

Propos recueillis le 15 mars par (TSA-Algérie)

 

 

 

Quelle évaluation faites-vous de la manifestation ?

Tahar Belabès. C’est une victoire sur tous les plans, y compris celui de la mobilisation et de l’organisation. Il est vrai que nous sommes des débutants mais tous les slogans scandés ont été préparés à l’avance. Il n'y a pas un seul message régionaliste écrit sur les banderoles. Et l’intrusion des gens qu’utilisait l’administration pour casser notre mouvement a été bien gérée. Et puis, c’est une victoire parce que cette manifestation pacifique s’est finalement tenue malgré les tentatives de l’administration pour avorter le mouvement. Elle a mobilisé tous les moyens. Elle a l’arme des médias, des institutions judiciaires et sécuritaires et nous, l’arme de la rue. Ce rassemblement nous a revigorés. Nous savons aujourd’hui que nous pouvons affronter l’administration.

 

 

La manifestation a finalement été tolérée. La police n’est pas intervenue…

On aurait pu avoir beaucoup plus de monde s’il n’y avait pas eu toutes ces dispositions sécuritaires qui ont été prises.

 

 

Le dispositif sécuritaire n’était pas très visible pourtant…

Il y avait plus d’agents en civil qu’en uniforme. Il y a eu aussi des arrestations de militants venus de Sétif, M’sila et Alger sur la route vers Ouargla.

 

 

Comment l’avez-vous su ?

Ils nous ont contactés par téléphone.

 

 

Quelle sera la prochaine étape ?

Nous allons accorder un délai de quelques jours aux autorités pour ouvrir un dialogue direct. Nous voulons discuter avec les représentants du pouvoir réel. Avec ceux qui décident. Car on sait très bien que les mesures annoncées ne peuvent pas être appliquées du jour au lendemain. Ce délai n’excédera pas quelques jours car on n’a plus de patience.

 

 

Vous avez évoqué à plusieurs reprises des invitations des autorités au dialogue…

Effectivement, le nouveau wali de Ouargla nous a contactés avant et après la manifestation pour nous informer que nous sommes invités à nous déplacer à Alger pour dialoguer et que nous serons pris en charge : hôtel et transport. Les autorités voudraient qu’on se déplace le plus vite possible.

 

 

Avez-vous accepté ?

Nous ne savons pas avec qui on va dialoguer. Ça reste flou pour l’instant. Nous sommes toujours en train de discuter autour du sujet. Nous voulons des garanties. Et puis, il n’y a pas que les militants de Ouargla qui devraient y participer mais tous ceux qui sont issus des régions du Sud.

 

 

Vous avez annoncé l’arrivée, hier, d’un représentant de la Présidence de la République à Ouargla pour vous rencontrer. Qu’en est-il réellement ?

Les intermédiaires qui nous ont contactés nous ont expliqué qu’il s’agissait d’un émissaire de Sellal, au début. Nous avons su par la suite que c’était un envoyé de la Présidence de la République. Il s’agit d’un cheikh de zaouia d’Adrar dont je ne dirai pas le nom car il ne le souhaite pas. Il est réputé pour être la personnalité la plus proche du président au Sud.

 

 

L’avez-vous rencontré personnellement ?

Je ne rencontre aucun responsable. Je préfère rester sur le terrain. Il y a des membres de notre organisation qui s’occupent de cela.

 

 

Que feriez-vous au cas où vous n’obtiendriez pas satisfaction de vos revendications ?

Nous avons organisé il y a quelques jours une marche vers Hassi Messaoud, un rassemblement aujourd’hui et peut-être un sit-in ouvert prochainement à la Place de la mairie qu’on a appelée place Tahrir (libération, ndlr). On ne va pas faire marche arrière. On pourrait également opter pour une action symbolique. On sortira tous de la ville. Comme si on est condamnés à vivre comme des bédouins et non des citoyens avec des conditions de vie primitive.

 

15 mars 2013.  TSA-Algérie,

 

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