A la différence de Khalifa, Rebrab n’est pas un ingrat
23 janvier 2012
“L’histoire d’Issad Rebrab dit à tous les jeunes : vous pouvez le faire ! Vous pouvez le faire ! Ce n’est pas facile, mais vous pouvez le faire”. Tayeb Hafsi le biographe de M. Rebrab , qui enseigne au canada le managment à l’américaine, paraphrase le slogan de Barak Obama l’idole des libéraux algériens. « You can do it ».
Comment Rebrab a-t-il réussi à se frayer le chemin qui le conduit à devenir probablement le premier milliardaire algérien en dollars? Tayeb Hafsi nous fournit dans son livre, bâti sur le modèle du story telling américain, la belle histoire d’une réussite. Il ne dira rien sur les généraux qui lui ont procuré à l’orée des années 90, le cash, les autorisations et les canaux d’importation qui lui ont permis de jeter les bases de son conglomérat, vitrine libérale construite par le système pendant la décennie noire.
Tayeb Hafsi y va fort pour nous montrer le courage de son héros : “Il a dû faire face à l’armada bureaucratique mobilisée pour le détruire”, écrit l’honorable professeur, qui se limite cependant à charger, sans grand risque pour son idiole, uniquement l’ancien premier ministre Belaïd Abdesslam-un absent- dont le système s'est débarrassé assez vite au grand soulagement de M. Rebrab.
Car, Tayeb Hafsi nous montre que son héros ne ressemble pas du tout à Abdelmoumen Khalifa, un autre capitaine d’industrie chéri du système qui a mal tourné par ingratitude. Issad Rebrab, lui, n’a jamais ignoré l’État algérien, note M. Hafsi dans son panégyrique. “Il l’a respecté et lui a voué une grande dévotion ».