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Publié par Saoudi Abdelaziz

Par 24H Algérie

 

28 juin 2022

2 ans! Et pour paraphraser Paul Nizan, on ne laissera personne dire que c’était la plus belle période de notre média. Mais nous sommes toujours là, on survit, on essaie de bien faire en espérant des jours meilleurs. 

Nous savions en lançant 24H Algérie qu’on allait à contre-courant dans un pays où l’exercice du métier de journaliste devient difficile voire impossible et où des médias qui semblaient bien “assis” ont tendance à disparaître. 

Notre petite expérience n’a fait que confirmer ce que nous savions déjà.  Le journalisme indépendant est devenu une activité rare en Algérie. Les journalistes indépendants une espèce qui disparaît, sans bruit, et sans doute à la satisfaction de quelques détenteurs d’autorité qui continuent de ne pas voir que la presse sous contrôle est de zéro impact.

Nous continuerons à le dire simplement, des médias contrôlés, c’est juste de l’argent perdu et probablement des compétences qui s’étouffent. 

L’indépendance, nous le disons aussi sans aucune gloriole car c’est tout simplement la condition même d’un journalisme digne, sérieux et socialement utile, reste notre crédo. 

Cela peut sembler idéaliste – et on nous le fait remarquer – mais nous avons la faiblesse de croire que la presse algérienne et son bilan, aujourd’hui médiocre pour ne pas dire sinistre, apporte la démonstration de son inutilité en raison du défaut d’indépendance. 

Les meilleurs moments de la presse algérienne se trouvent dans l’intermède entre octobre 1988 et Janvier 1992, avant la plongée dans la décennie noire. Cet intermède est celui de l’émergence d’un journalisme libre et aussi d’un questionnement, hélas vite oublié, sur la mission de service public que doit assumer la presse et de manière plus précise la presse publique. 

Toutes ces possibilités – l’indépendance et le service public – vont peu à peu être balayées en raison d’un contexte politique anxiogène. 

L’histoire de la presse algérienne au cours des trois dernières décennies est celle d’une perte graduelle des avancées enregistrées après octobre 1988. 

Aujourd’hui, le paysage est triste. La qualité fait défaut, la diversité et le pluralisme absents, des fortunes se sont faites, mais l’Algérie est sans voix. Même l’avènement – tardif et encore relativement poussif – de l’internet n’a pas permis l’éclosion des médias algériens. La cause est connue: législation contraignante et utilisation politique de la “manne publicitaire”. 

Tout cela ne fait pas une presse digne de ce nom. Nous ne sommes pas sortis dans cette logique. 

Pourquoi dès lors continuer à vouloir faire du journalisme “contre vents et marées” alors que tout semble l’empêcher? On s’en est déjà expliqué. Mais avouons qu’il existe une dimension un peu irrationnelle à vouloir continuer à se battre pour faire ce métier. 

Après tout aimer son métier et son pays n’a pas besoin d’être expliqué rationnellement. 

A plus forte raison, quand on a la conviction que faire bien son travail, selon des règles claires et dans un esprit indépendant et constructif, est utile à nos compatriotes et à notre pays. 

Source : 24H-dz

 

24H Algérie, Pourquoi?

28 juin 2020

Pourquoi faire un site électronique dans un contexte aussi difficile et même anxiogène ? C’est la question à laquelle les membres de l’équipe ont eu à répondre. Les réponses, on s’en doute, ont été variées, mais il y en avait une qui était totalement partagée : parce que nous aimons le métier de journaliste et que nous aspirons à le faire encore mieux.

Les journalistes qui font aujourd’hui 24H Algérie ont acquis une solide expérience et un savoir-faire, ils ont un regard, critique, sur la manière dont le journalisme s’est pratiqué pour le meilleur, et souvent pour le pire, en Algérie. Ils en ont tiré des enseignements avec beaucoup d’humilité, sans paternalisme et sans vouloir se poser en donneurs de leçons..

La pratique du journalisme en Algérie – comme celle d’avocat ou de médecin ou autres – s’est inscrite dans une histoire, dans un environnement et dans un contexte. Pour tous ces métiers, comme pour le pays lui-même, les choses ont atteint un point de rupture où les changements vont arriver et devenir impérieux et inéluctables.

L’équipe de 24H Algérie entend bien, par sa pratique, être un acteur et un témoin de ce changement qui s’annonce, aussi bien pour le métier de journaliste, que pour les autres aspects de la vie économique, sociale et politique du pays.

Nous connaissons les tares de ce métier : formation faible, absence de transmission de la part des « anciens », dépendance économique et financière à l’égard du pouvoir ou des puissances d’argent…etc… C’est parce que nous les connaissons bien ces tares et ces limites, que nous ambitionnons, avec beaucoup d’humilité mais avec une grande volonté, d’être les porteurs d’un regard nouveau, de coller aux préoccupations des Algériens, de témoigner des aspirations multiformes d’une société dont le dynamisme a été trop souvent occulté.

24H Algérie racontera le pays, ses femmes et ses hommes, ses jeunes, tous ceux qui se battent, innovent, créent dans un monde qui va vite et où les lenteurs coûtent cher. Nous n’occulterons pas les problèmes, ni les mauvaises nouvelles – il y a en a dans toutes les sociétés -, mais nous veillerons aussi résolument à raconter les réussites, à mettre en valeur les projets portés par des jeunes, à donner de la visibilité à la révolution silencieuse des femmes algériennes, à faire de la question environnementale – où des initiatives réussies existent – un sujet important.

Voilà pourquoi nous-nous lançons dans ce projet. Nous aussi, nous entendons innover tout en restant totalement professionnel, pour accompagner les inévitables changements que la société exige et qu’un monde en mouvement impose.

Nous, les journalistes qui constituons cette société de rédacteurs, sommes les seuls actionnaires de ce média et nous ne comptons que sur notre volonté et notre travail pour faire aboutir notre projet éditorial.

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