Le gouvernement tunisien accepte les conditions du FMI. L’UGTT les refuse.
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En marge de la Conférence de Davos, rencontre entre la cheffe du gouvernement tunisien et la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva. Le gouvernement tunisien s’attend à un soutien du Fonds monétaire international (FMI) pour l’aider à sortir de la crise financière, écrit la ministre tunisienne des Finances, Sihem Boughdiri.
Expliquant que le FMI a bien réagi au programme de réformes qui lui a été proposé, elle a révélé que « les discussions se poursuivent avant le lancement des négociations officielles entre les deux parties dans les semaines qui viennent ». La ministre évoque un prêt de 4 milliards de dollars et informe que les deux parties ont « abordé la situation économique et financière en Tunisie et le programme de réformes économiques qui seront mises en œuvre pour surmonter la crise économique ».
Quelles réformes ?
A la mi-mars, la centrale syndicale tunisienne UGTT avait mis en garde. Le FMI avait en effet réclamé en contrepartie des réformes «très profondes», notamment une réduction de la masse salariale de la Fonction publique et de certaines subventions aux produits de base. «Concernant les réformes douloureuses prévues par le gouvernement actuel, l’UGTT est prête à se battre contre des réformes impopulaires», a déclaré Noureddine Taboubi, patron de cette puissante centrale syndicale lors d’un meeting à Tunis. «Le document envoyé au FMI n’a pas pris en compte les répercussions de l’épidémie de Covid-19 et n’a pas été actualisé à la lumière des effets de la crise russo-ukrainienne», selon Taboubi.
Le syndicat reprend l’offensive
Le 23 mai, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) décrète une grève générale dans le secteur public et la fonction publique. Le bureau exécutif du syndicat devrait définir ultérieurement la date et les modalités de la grève. La décision de la Centrale est une réponse aux recommandations des groupements du secteur public et de la fonction publique, qui appellent à décréter une grève générale pour « défendre les droits économiques et sociaux des travailleurs. »
La commission administrative du Syndicat des travailleurs a renouvelé son appel au gouvernement pour qu’il mette en œuvre ses engagements de retrait de la circulaire n° 20, de mise en œuvre des accords sectoriels, d’augmentation du salaire minimum garanti et d’ouverture de négociations sociales pour réviser les salaires dans la fonction publique et le secteur public.
La centrale syndicale a également appelé l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) à mettre en œuvre ce qui a été signé dans l’accord de janvier 2022 concernant l’augmentation des salaires des travailleurs du secteur privé et d’accélérer la signature des avenants restants à publier au Journal officiel.
Programme de réformes: Ce qu’a dit Noureddine Taboubi au FMI
25 mars 2022
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D’après un communiqué publié sur “Echaab News”, le secrétaire général de l’UGTT Noureddine Taboubi a reçu aujourd’hui une délégation du FMI en présence des experts de la centrale syndicale et des secrétaires généraux adjoints Anouar Ben Gadour, Moneem Amira et Mohsen Youssfi.
Ben Gadour a déclaré que l’UGTT a émis des réserves par rapport au programme proposé par le gouvernement Bouden notamment en ce qui concerne la levée des subventions et le gel des salaires et des recrutements.
” Pour l’UGTT, le programme du gouvernement n’est pas économique. Il est constitué plutôt d’un certain nombre de mesures techniques privées de visions et de réformes économique ce qui explique l’incapacité de l’équipe gouvernementale à faire face à l’envolée des prix et l’augmentation du taux de chômage et de l’inflation” a-t-il déclaré faisant savoir que la centrale syndicale s’attache à l’adoption de réformes dans les institutions publiques.
Il aussi appelé le gouvernement à révéler la vérité de la situation au peuple.
Source : Tunisie-numerique