Autisme politique en Algérie ?
EN HAUT…
Ce matin, le quotidien l’Expression, proche du pouvoir, évoque avec regret « Une classe politique murée dans un monde en rupture avec la dynamique sociale ». L’article conclut : « La scène nationale ne semble pas intéresser la classe politique dans toutes ses composantes, à savoir partis politiques, société civile ». Le réveil se fait attendre
Toujours dans l’Expression, ce titre à la une « Où est passée l’UGTA?. La centrale syndicale en mode silencieux ». Le journaliste, jusqu’ici spécialiste de Rachad, invective la centrale syndicale : « Une organisation qui s'est complètement évaporée et dont la voix a disparu de la scène médiatique. Personne ne parle plus de l'Ugta, car cette dernière est devenue muette. (…) La Centrale syndicale n'initie pas de débat et lorsqu'il existe, elle n'y participe que timidement ».
… ET EN BAS
Ce matin, dans Le Soir d’Algérie, un chroniqueur lâche : « Le fait est que Facebook, jadis si fébrile et parfois – souvent – excessif, semble pacifié. Le bled est calme, disait l’autre ! Le défouloir de jadis se transmue subrepticement en salle de prière ou en enclos de méditation. On entendrait une mouche électronique voler ! » Tout va bien, frère-camarade…
SILENCE.
Un post Facebook de Ghania Mouffok. 15 janvier 2021
Nous vivons dans la conscience que ce que nous sommes en train de vivre est un moment d'histoire, quelque chose de fantastique et d'effrayant à la fois où chaque conscience, chaque individu est convoqué à penser, jamais nous n'avons été convoqué.e.s dans une telle urgence.
Et, dans cette situation exceptionnelle, comme si le monde se dérobait sous nos pieds, nous sommes sidéré.e.s par l'ampleur de la tâche dans nos impossibles à nous penser collectivement pendant que même l'écriture de celle qui se travaille dans la solitude - qu'importe alors la langue de son calendrier- s'impose silence.