Jusqu’à quand le refoulement du mouvement populaire en Algérie ?
Par Saoudi Abdelaziz, 2 décembre 2021
Depuis l’installation de la pandémie, par la force des choses, le mouvement populaire « d’en bas », que l’on a baptisé Hirak, n’occupe plus ouvertement les rues, les places publiques ou les lieux clos de rencontre.
L’Algérie est entré dans une étape intermédiaire où la question du choix de la voie de développement est considérablement exacerbée par les effets socioéconomique de la pandémie. Le FMI guette. Le populo aussi.
Les autorités, autour du commandement militaire, subissent donc des pressions antagoniques. D’une part, celle des puissances néolibérale mondiales, d’autre part, celles des couches populaires, dont les couches moyennes « inférieures ».
Il, s’agit alors pour lui de desserrer ces pressions internes et externes. Par le tour de vis sécuritaire et médiatique et par un certain raffermissement « anti-impérialiste » en politique étrangère.
En Algérie, la grande anomalie persiste : la gestion politique repose sur un centre de pouvoir étatique fort et sur la faiblesse des moyens politiques émanant de la société. Grâce aux organismes héritiers du DRS, le pouvoir pense encore disposer des relais intermédiaires pour contrôler la société.
Cette anomalie est une chose si « normale », qu’au lendemain d’élections communales désertées, un quotidien « indépendant » titrait tranquillement : « Le FLN rejaillit de l’urne »
Pendant ce temps, dans l’Algérie d’en bas, les gens agissent, le mouvement populaire autonome accumule ses forces en irriguant la vie civique par capillarité.