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Publié par Saoudi Abdelaziz

Propos recueillis par Frédéric Bobin. (Extraits)

16 octobre 2021

Que sortira-­t­-il du mouvement de protestation du Hirak ?

Mohamed Harbi : Le Hirak, c’est l’entrée en politique d’une nouvelle génération qui fait en ce moment l’expérience de la répression. Il en sortira des militants qui n’ont rien à voir avec les anciens. Il faut voir comment les autorités les répriment, comment elles essaient de casser les fortes têtes et susciter un désespoir propice à toutes les aventures.

Que va-­t­-il en rester ?

On a dit à quelques reprises que l’Algérie, à l’instar de la Russie à la fin du XIXe siècle, ne faisait pas société. Or elle est en train de se donner les moyens de faire société. Je crois que cette fois­ci, c’est sérieux. Beaucoup de gens pensent que la politique, c’est obtenir des résultats tout de suite. Non, ça ne marche pas comme ça. Les générations apparaissent, sont mises à l’épreuve.

L’Algérie se serait­-elle mise a «refaire société » avec le mouvement du hirak ?

Absolument. C’est surtout ça qui est important, pour moi. C’est pour ça qu’il faut refaire l’histoire de l’Algérie avec courage. Il faut dire ce qu’on a fait, comment on l’a fait, pourquoi ça a dérivé. Il faut écrire l’histoire enfin sérieusement. Or notre problème est que l’intelligentsia en Algérie s’est constituée à l’ombre de l’Etat, des bénéfices de l’Etat. Et ce n’est pas facile de se dégager de l’empreinte étatique. Il faut lever l’obstacle du fatalisme et du scepticisme qui entravent le mouvement populaire. Source : Le Monde.fr

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