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Publié par Saoudi Abdelaziz

« Il est temps que la France relance sa politique anticorruption, tant dans la sphère publique nationale que dans la vie des affaires internationales » écrit Laurent Cohen-Tanugi dans une tribune parue aujourd'hui dans Le Monde. Cet avocat aux barreaux de Paris et de New York et moniteur anticorruption auprès d’instances nationales et internationales reste dubitatif.

« Cet objectif, susceptible de faire consensus, se heurte cependant au credo – qui demeure profondément ancré auprès de nombreux dirigeants économiques et politiques français –selon lequel l’intervention du politique et la corruption d’agents publics étrangers par de précieux intermédiaires plus ou moins fréquentables sont un mal nécessaire pour remporter les grands contrats convoités dans les pays émergents, avec les profits et les emplois qui s’y attachent.

Ce credo se double d’une suspicion : tous les acteurs du marché sacrifieraient à cet impératif avec plus ou moins d’habileté, et les poursuites extraterritoriales intentées par certains Etats ne seraient rien d’autre qu’une arme dans la « guerre économique » internationale. Tant que prévaudra cette vision étroite et sans nuance de ses enjeux, la France aura du mal à affirmer son leadership dans la lutte contre la corruption transnationale ».

Corruption de … terroristes

La Cour de Cassation, la plus haute juridiction judiciaire française a invalidé mardi 7 septembre la décision de la cour d’appel de Paris d’annuler la mise en examen du cimentier Lafarge pour « complicité de crimes contre l’humanité » dans l’enquête sur ses activités en Syrie.

La Cour a confirmé la mise en examen du cimentier pour « financement du terrorisme ». Dans cette information judiciaire ouverte en juin 2017, Lafarge SA est soupçonné d’avoir versé en 2013 et 2014, via sa filiale Lafarge Cement Syria (LCS), près de 13 millions d’euros à des groupes terroristes, dont l’organisation Etat islamique (EI), et à des intermédiaires, afin de maintenir l’activité de son site en Syrie.

« Dans cette affaire, le versement en connaissance de cause de plusieurs millions de dollars à une organisation dont l’objet est exclusivement criminel suffit à caractériser la complicité, peu importe que l’intéressé agisse en vue de la poursuite d’une activité commerciale », explique la Cour de cassation dans un communiqué.

 

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