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Publié par Saoudi Abdelaziz

Photo DR

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Jusqu’à sa privatisation en 2007, l’entreprise publique ENGI qui produisait l'oxygène médical employait 700 personnes et réalisait un chiffre d’affaires de 32 millions d’euros. Elle couvrait les besoins du marché et exportait les excédents vers le Maroc et la Tunisie.

Le groupe allemand Linde gaz qui a avalé l’entreprise publique algérienne a annoncé enfin hier "l’augmentation" des quantités de gaz médical qu’il produit en Algérie. Il ne réussira pas par ce geste hautement médiatisé a cacher que depuis 14 ans sa logique du profit le prive de la capacité d'anticiper sur les besoins algériens de santé publique.

Quand les travailleurs sonnaient l'alarme

Il y a dix ans, le 14 juillet 2011, une grève était observée à l’usine de Réghaïa de Linde Gaz (qui a avalé l’ENGI) qui fournit notamment les hôpitaux en bouteilles d’oxygène. Deux jours plus tard, Liberté, rapportait les explication de grévistes soutenus par 200 syndicalistes de la zone industrielle de Rouiba. Ils exigent la réintégration des cinq syndicalistes licenciés par les responsables de l’unité Linde Gaz Algérie de Réghaïa.

Les protestataires demandent également « la récupération, au profit de l’État algérien, de l'Entreprise nationale des gaz industriels (Engi) qui a été privatisée sans tenir compte des intérêts du pays ». 

« Nous n’allons pas nous taire sur ce hold-up qui prive le pays du monopole d’un produit aussi stratégique”, nous dira un syndicaliste de Rouiba, qui précise que depuis la privatisation en 2007 de cette entreprise, (66% pour la partie étrangère et 44% pour la partie algérienne), aucun investissement ni aucun transfert de technologie n'a été introduit pour améliorer sa situation.

D’exportateur à importateur d’oxygène

« Pis encore, l’Algérie importe les produits en gaz nécessaires aux hôpitaux qui connaissent par ailleurs des perturbations dans les approvisionnements », précise un autre syndicaliste de Réghaïa. « Ce vaste mouvement de solidarité des travailleurs de la zone industrielle sera mis à profit pour demander aux pouvoirs publics de donner des explications sur les raisons qui les ont poussés à privatiser cette entreprise aussi importante pour la sécurité et la santé des citoyens », dira un responsable de la section syndicale de la SNVI.

De toutes évidence, on n’a pas écouté les travailleurs.

Deux ans plus tard, le 5 août 2013, la journaliste économique Melissa Roumadi revient sur le sujet dans El Watan.

L’objectif premier de toute opération de privatisation est de moderniser le processus, d’apporter le savoir-faire, dans l’objectif de mieux vendre et surtout d’exporter. Dans le cas de l’Entreprise nationale des gaz industriels, qui a été créée à la suite de la nationalisation (du temps du président Boumediène) des unités du français Air Liquide, la privatisation n’a pas tout à fait suivi ce cheminement. En 2007, l’allemand Linde Gaz prend 66% de l’ENGI qui englobait à l’époque 10 unités, pour seulement 27 millions d’euros. Une aubaine pour le partenaire allemand dans un pays producteur d’énergie et de gaz.

ENGI employait 700 personnes et réalisait un chiffre d’affaires de 32 millions d’euros. Elle couvrait les besoins du marché et exportait même les excédents vers le Maroc et la Tunisie. Après sa privatisation, l’ENGI, devenue Linde Gaz Algérie, a fermé certaines de ses installations qu’elle jugeait dangereuses, à l’image des ateliers d’acétylène, pour les remplacer par une unité d’oxyde d’éthylène.

C’est une entreprise qui importe de l’oxygène et du protoxyde d’azote, sans pour autant parvenir à couvrir la demande du marché.

Les pénuries de gaz industriels et de gaz médicaux en sont la parfaite illustration. L’entreprise a également réduit ses effectifs. En termes de balance devises et de création d’emplois, il est difficile aujourd’hui de trouver un avantage à cette privatisation. Source : El Watan

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