Quotidiens nationaux. Les élections législatives vues par cinq éditorialistes
EXTRAITS
Servir l’Algérie
Une nouvelle étape vient d’être franchie, samedi dernier, inscrite dans l’irréversible mise en place d’un nouveau système politique, avec l’élection d’une Assemblée populaire nationale issue de la volonté des électeurs (…)
Ceux qui se sont rendus aux urnes ont manifesté un fort sentiment d’avoir exprimé leur voix dans le cadre d’un suffrage transparent, bannissant le système des quotas dans la répartition des sièges, la subornation des consciences et le rejet de l’argent sale, validation des subterfuges électoraux à la Naegelen n’est plus possible. L’action parlementaire est appelée à s’exercer dans la transparence ».
Législatives, l’Algérie a gagné!
Zouhir Mebarki. L’Expression
Et de trois! Avant même la publication des résultats, provisoires et définitifs, les élections législatives du 12 juin ont consacré, pour la troisième fois, après la présidentielle du 12 décembre 2019 et le référendum du 1er novembre 2020, le caractère incontestablement démocratique de la nouvelle Algérie.(…) Donc «peu importe le taux de participation» comme l'a réitéré, à plusieurs reprises, le président Tebboune. L'essentiel est de veiller à la transparence des élections. Après, les absents ont toujours tort. Oui, l'Algérie a gagné le 12 juin!
Choc de confiance
Hassane Ouali. Liberté
Les législatives anticipées d’avant-hier sont à ce titre chargées de messages aussi sérieux qu’inquiétants. Elles sonnent comme une nouvelle alerte, car la désaffection massive enregistrée était plus que prévisible. Il ne faut surtout pas faire l’erreur de minimiser son ampleur et ses lourdes conséquences sur le devenir de l’État et de la société, sur les rapports entre gouvernants et gouvernés. (…) Tout le monde doit prendre acte. Aucun camp ne doit aborder ce séisme politique avec légèreté et se garder de crier victoire. Toute la classe politique est interpellée. (…) Après le désastre politique de samedi passé, il faut répondre par un choc de confiance.
La piqûre de rappel
Omar Berbiche. El Watan
Il sera difficile aux autorités de nier ou de feindre de ne pas saisir la portée politique profonde du désert électoral ayant marqué le scrutin de ce samedi.
(…) Au-delà des déclarations officielles se voulant décomplexées par rapport à la question lancinante du taux de participation, qui est un instrument de mesure reconnu pour jauger la santé démocratique d’un pays, il est un fait incontestable que les résultats du dernier scrutin auront fatalement comme conséquence d’affaiblir davantage le pouvoir et de réduire sa capacité à négocier une issue à l’impasse politique dans laquelle se trouve le pays.
Phénomène récurrent
Abdou Benabbou. Le Quotidien d’Oran
Le doute s'est confirmé. Le taux de participation au vote des élections législatives a été caractérisé par une abstention jamais égalée. Phénomène devenu récurrent, il va autoriser des contradicteurs politiques à se frotter les mains et réaffirmer qu'ils avaient bien insisté sans être écoutés sur la nécessité d'un changement.(…)
Même s'il en a la forme, il est une erreur que de trop croire que l'absentéisme est une action militante condensée. Il est fatigue et lassitude face à l'incapacité de l'action politique du moment à trouver l'opérante et efficace solution à leur désarroi.