Le porte-parole des Anciens moudjahidines déplore l'« absence d’une véritable classe politique »
Mohand Ouamar Benelhadj, porte-parole de l'Organisation nationale des moudjahidines
« Certains partis sans identité politique cherchent, à défaut d’un programme, comment salir l’autre. On recourt à l’insulte, au mensonge et à la propagande. Ils ne vivent que de cela, parce qu’ils n’ont rien d’autre à donner », a déploré M. Benelhadj dans une vidéo postée sur le site de l’ONM.
« Il y a même des gens qui vont beaucoup plus loin en semant la division. Et allument des brasiers », a-t-il tonné lors d’une interview accordée à la web-tv de l’Onm.
« Des gens qui n’ont aucun programme (politique) s’adonnent à leur sport favori : le dénigrement. Ils en sont arrivés à faire feu contre une région : la Kabylie. Les frères au sein de l’ONM sont d’accord pour que je réponde à ces gens-là », a-t-il enchainé.
« On a traité les kabyles de zouaves, d’agents de l’étranger, ils sont accusés d’agir pour la France (hizb frança). Leurs accusateurs n’ont rien laissé. Honte à eux. Vous ne valez rien », s’offusque le vieux moudjahid.
Pour Mohand Ouamar Benelhadj, la pratique politique est avant tout une lutte de programme et d’idées.
« Les kabyles, des zouaves ? Dans ma région natale, deux villages ont été brûlés à deux reprises durant la colonisation française, en 1857 et en 1871. Et ce sont les zouaves qui les avaient incendiés », a-t-il rappelé.
Les épisodes malheureux qui ont émaillé la campagne pour les législatives du 12 juin, avec un discours affligeant d’indigence, est le reflet de l’ « absence d’une véritable classe politique », a estimé Mohand Ouamar Benelhadj pour qui la pratique politique est avant tout une lutte de programme et d’idées.
« Même un élément isolé se fixe un but à atteindre. La jeunesse d’aujourd’hui est connectée ailleurs (au propre et au figuré) voire quitte carrément le pays. C’est l’une des causes mais la cause principale relève du domaine moral. Nous avons vu des gens rendre licite qui ne l’est pas et vice-versa. Comme ces gens qui disent que si la situation l’exige, il est licite de pratiquer la corruption », s’étonne-t-il.
En raison de la vacuité du discours de certains hommes politiques, Mohand Ouamar Benelhadj ne cache pas son inquiétude pour l’avenir du pays. « Il y a une semaine à peine, un responsable politique (allusion à Bengrina) n’ayant rien à présenter comme programme pour les élections législatives, n’a rien trouvé d’autre que de promettre le Paradis aux Algériens. Mais qu’a-t-il donc donné à la société sur cette Terre ? », se demande-t-il.
« Ces hommes politiques n’ont absolument rien à donner, et dans l’état actuel du pays on en vient à craindre pour son avenir. Il n’y a pas de quoi pavoiser car la situation ne prête guère à l’optimisme », a-t-il prévenu.
Source : TSA-Algérie