L’ANP RISQUE-T-ELLE DE REMPLACER « BARKHANE »? Question d'un éditorialiste.
C'est la crainte exprimée ce matin par Nouri Nesrouche, dans l'éditorial d’El Watan, intitulé « interrogation ».
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Après avoir écrit d'emblée : « Nous pouvons d’ores et déjà affirmer que les députés qui formeront dès demain la neuvième Assemblée nationale populaire (APN) ne seront pas l’émanation d’une force partisane ou populaire, ou d’une quelconque dynamique politique ». Il ajoute plus loin :
« Ce qui est à craindre le plus, c’est d’utiliser ce Parlement faible pour faire voter des lois antidémocratiques, et encore davantage de décisions antinationales. A commencer par celle d’envoyer notre armée sur des fronts lointains sous-traiter des causes qui ne sont pas les nôtres.
Depuis l’amendement de la Constitution en 2020, la question n’est plus un sujet tabou en haut lieu, malgré une réticence de l’opinion publique pas du tout convaincue par ce changement de paradigme. Les va-t-en guerre font avancer leurs pions en veillant à soigner la forme. Le nouveau Parlement servira donc de caution démocratique. Ira-t-il jusqu’à entamer son mandat par approuver l’envoi de nos soldats au Mali ?
Des événements récents recoupés avec des déclarations émanant de hauts responsables plaident pour cette hypothèse. La décision française de mettre fin à l’opération «Barkhane» et rappeler ses troupes ressemble beaucoup à une queue de poisson, sauf si un scénario de rechange est prévu secrètement en concertation avec le pouvoir algérien.
La communication officielle est extrêmement étanche à ce sujet, mais des signes avant-coureurs justifient des conjectures sérieuses. La déclaration faite par le chef de l’Etat à la chaîne Al Jazeera, selon laquelle l’armée algérienne était prête à intervenir en Libye, visait, de ce point de vue, à préparer les esprits.
Ce serait la partie visible d’un contrat tacite entre les deux présidents, algérien et français. Un accord machiavélique qui assurerait à Paris une suite à ses opérations au Sahel, et à Alger une caution de l’Elysée de la feuille de route officielle, au détriment du hirak et de la démocratie. Que feront les députés si cela se confirme ?
Source: El Watan